V. 9 et 10.
« L'avare n'a jamais assez d'argent; et celui qui aime les richesses n'en retire point de fruit : c'est donc là encore une vanité. Où il y a beaucoup de bien il y a aussi beaucoup de personnes pour le manger : de quoi donc sert-il à celui qui le possède, sinon qu'il voit de ses yeux beaucoup de richesses? » On nous donne en cet, endroit une idée juste d'un homme avare, qui ne peut être rassasié de biens et de richesses, parce que tant plus il en a tant plus en souhaite-t-il, selon cette belle maxime d'Horace: « L'avare est toujours dans l'indigence. » Salluste, appelé le noble historien, a dit aussi, de la cupidité des richesses, que « l'avarice ne diminue point, soit dans l'indigence, soit dans l'abondance. » L'Ecclésiaste nous assure donc que les richesses n'apportent aucune utilité à celui qui les possède, si l'on en excepte le plaisir qu'il a de les voir de ses yeux; car à proportion qu'il a de biens, il prend un plus grand nombre de domestiques et de serviteurs qui consomment ses revenus et ses richesses, de sorte qu'il n'en a que sa part comme l'un d'eux , ne prenant que la nourriture d'une seule personne selon sa capacité.
