19.
Ne servons donc pas la créature de préférence au Créateur et ne nous perdons pas dans la vanité de nos pensées, voilà la religion parfaite1. Car si nous nous attachons à notre éternel Créateur, nous participerons nécessairement à l'éternité. Mais comment l'âme accablée et appesantie sous le poids de ses fautes pourra-t-elle reconnaître par elle-même cette vérité et y conformer sa vie, si entr'elle et les biens du ciel aucun degré n'aide l'homme à s'élever de cette vie terrestre à la ressemblance de Dieu ? Aussi Dieu lui-même nous a secourus avec son infinie miséricorde, et pour nous rappeler notre première origine et nos perfections primitives, il emploie la créature muable, mais soumise aux lois éternelles, au service de chaque homme en particulier et du genre humain tout entier. Telle est de nos jours la religion chrétienne dont la connaissance et la profession fait la certitude et la sécurité du salut.
I Rétract. ch. 13, n. 3. ↩
