24.
Si, au contraire, dans le cours de la vie humaine, l'âme surmonte ses passions après les avoir nourries contre elle-même en s'attachant aux jouissances mortelles, et que pour les dompter elle se confie en la grâce de Dieu, le servant en esprit et avec bonne volonté, pour elle viendra sans aucun doute le moment de la régénération; réformée par la sagesse que rien n'a formée et qui a tout ordonné, elle quittera les biens muables pour se rattacher au seul Etre immuable, et jouira de Dieu par l'Esprit-Saint, qui est lui-même le don de Dieu. Ainsi l'homme devient cet homme spirituel qui juge tout et n'est jugé de personne1, qui aime le Seigneur son Dieu, de tout son coeur, de toute son âme, de toutes ses forces; qui aime aussi son prochain, non pas d'un amour sensuel, mais comme il s'aime lui-même. Or il s'aime lui-même spirituellement, puisqu'il aime Dieu de tout ce qui vit en lui. Ces deux commandements renferment toute la Loi et les Prophètes2.
