CHAPITRE XXXI. IL APPARTIENT ÉGALEMENT A DIEU DE PUNIR ET DE PARDONNER.
Proportionner le châtiment à la faute est l'oeuvre de Dieu et non des hommes; voilà pourquoi il est écrit: « O profondeur des richesses de la science et de la sagesse de Dieu ! que ses jugements sont profonds et ses « voies insondables1 !» De même, que Dieu pardonne aux pécheurs convertis, c'est ce que prouve évidemment la mission du Sauveur sur la terre. Unissant notre humanité à sa divinité, c'est dans l'humanité qu'il avait revêtue dans le sein d'une femme, qu'il a daigné mourir pour nous. L'Apôtre exalte cet excès de la bonté et de l'amour de Dieu pour nous: « Dieu a fait éclater son amour pour nous, en ce que, alors même que nous étions encore pécheurs, Jésus-Christ est mort pour nous dans le temps marqué. Maintenant donc que nous sommes justifiés par son sang, nous serons, à plus forte raison, délivrés par lui de la colère de Dieu. Car si, lorsque nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés en lui par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant maintenant réconciliés avec lui, nous serons sauvés par la vie de ce même Fils2 ». Voulant ensuite nous montrer qu'en faisant aux pécheurs condonation du châtiment qu'ils méritent, Dieu ne commet aucune injustice, le même Apôtre ajoute: « Que dirons-nous? est-ce que Dieu est injuste en déposant sa colère3? » Enfin, dans un autre passage il expose en peu de mots, et la bonté et la sévérité de Dieu: « Vous voyez donc la bonté et la sévérité de Dieu ; sa sévérité contre ceux qui sont tombés dans le péché, et sa bonté envers vous si vous persévérez dans le bien4 ».
