V. 14
« J'ai encore reconnu que tout ce que Dieu a fait doit toujours subsister; qu'on ne peut rien ajouter à ses ouvrages ni rien en diminuer. Et Dieu a eu en vue, dans ce qu'il a fait, de se faire craindre et révérer.» Il n'est rien de nouveau dans ce monde. Le cours du soleil, les changements de la lune, de la terre et des arbres ont commencé avec le monde. La sécheresse et la verdure, la nudité de l'hiver et la beauté du printemps sont aussi anciennes que la terre même, qui produit les herbes, les fleurs et les fruits dans chaque saison. Dieu a donc si bien réglé toutes choses et mis un si bel ordre dans la nature qu'il fait servir les éléments aux besoins du genre humain, afin que les hommes reconnaissent en cela sa providence et sa sagesse, et qu'ils tremblent de frayeur à la vue d'une si grande puissance. Car si l'on considère avec un peu de réflexion cette disposition admirable des créatures, l'égalité de leurs mouvements, l'ordre qu'elles gardent et leur durée dans tous les siècles, on sera obligé d'adorer leur créateur. En effet, « les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité sont devenues visibles depuis la création du monde, par la connaissance que les créatures nous en donnent. » Si nous faisons commencer un autre verset par ces paroles «Dieu a eu en vue de se faire craindre dans ce qu'il a fait,» nous pouvons y donner ce sens Dieu a voulu, par toutes les choses qu'il a faites, imprimer de la crainte dans le coeur des hommes, afin qu'ils se gardassent de pervertir et de renverser l'ordre qu'il a établi dans le monde lorsqu'il l'a créé. Remarquer ici cette belle ex pression du texte original : « afin qu'ils craignissent de devant sa face ; « car il est écrit : «Le visage du Seigneur est appliqué sur ceux qui font le mal. »
