V. 15
« Ce qui a été est encore aujourd'hui, ce qui doit être a déjà été; et Dieu a soin de chercher celui qui souffre persécution. » Toutes les choses que nous voyons maintenant sont des choses, ou qui ont déjà été, ou qui sont présentes, ou qui seront dans la suite. Le soleil, qui se lève tous les jours fort régulièrement, était avant nous et sera encore après notre mort. Je prends pour preuve le soleil, afin que nous comprenions par ce seul exemple qu'il en est de même de toutes les autres créatures, qui sont telles qu'elles ont été par le passé, et qui seront les mîmes jusqu'à la fin des siècles. Il n'y a rien dans la nature qui périsse entièrement et qui soit anéanti lorsque l'être en est détruit, parce que chaque chose a son retour, qu'elle renaît et qu'elle ressuscite avec de nouvelles qualités et sous de nouvelles formes. Mais si l'on voit une espèce de résurrection dans toutes les choses naturelles, ne doutons point que les hommes ne ressuscitent véritablement après leur mort. Que si quelqu'un aime mieux dire que ces paroles : «Et Dieu a soin de chercher celui qui souffre persécution,» sont le commencement d'un autre verset, il pourra s'en servir dans le temps des persécutions des gentils, pour consoler ceux qui souffrent constamment les tourments du martyre. Et parce que, dans le sentiment de l'Apôtre, tous ceux qui veulent vivre avec, piété dans ce monde ne peuvent manquer d'être persécutés, il est juste qu'ils trouvent leur consolation dans ce passage de l'Ecclésiaste, qui leur promet que Dieu recherche soigneusement celui qui souffre persécution, comme il faisait autrefois rendre compte du sang de ceux qu'on avait tués, de même encore qu'il est venu chercher ce qui était perdu et qu'il a rapporté dans la bergerie la brebis qui s'était égarée.
