V. 8
« Il y a temps d'aimer et temps de haïr. » On doit aimer, après Dieu, ses enfants, sa femme et ses parents; mais l'on est obligé de les haïr dans le temps du martyre, lorsqu'un confesseur de Jésus-Christ se sent attaqué par une fausse tendresse pour ses parents, et qu'ils veulent ébranler sa constance. Ou bien disons qu'il y a eu un temps que nous étions engagés à aimer la loi et tout ce qu'elle ordonne, comme la circoncision, les sacrifices des bêtes, le sabbat, les fêtes du premier jour des mois; mais que le temps de haïr toutes ces cérémonies est le temps de l'Évangile où la foi a pris la place pour rendre à Dieu un culte tout spirituel. Disons enfin qu'il y a temps d'aimer les faibles connaissances que nous avons présentement de la vérité, et qu'il y aura temps de haïr toutes nos imperfections quand nous serons arrivés à notre terme et que nous verrons la vérité face à face: alors nous mépriserons et nous haïrons ce que nous estimons davantage en cette vie.
« Il y a temps de faire la guerre et temps de faire la paix. » Pendant que nous sommes dans ce monde, nous devons toujours combattre et avoir les armes à la main; le temps de la paix ne viendra qu'après notre mort. Dieu, qui hante dans un lieu de paix, a établi notre demeure dans la céleste Jérusalem, dont l'étymologie est prise de la paix. Que personne donc ne se flatte d'être en repos et hors de danger il faut, dans un temps de guerre, être toujours sur ses gardes , se tenir prêt pour combattre, et ne quitter point les armes, afin de mériter la victoire et de se reposer éternellement dans le sein d'une profonde paix.
