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Aux nations
X.
Répandez maintenant tous les poisons de la calomnie sur notre nom; lancez contre lui tous vos traits, je ne cesserai de les repousser. Plus tard, je réfuterai vos accusations par l'exposition de toute notre doctrine. Aujourd'hui, je me contente d'arracher de notre corps les flèches dont vous nous percez, pour vous les renvoyer à vous-mêmes; les crimes que vous nous supposez, je vous les montrerai chez vous, afin que vous soyez blessés par vos propres glaives.
D'abord, vous nous accusez en général d'avoir abandonné les institutions de nos pères. Mais examinez attentivement si vous ne partagez point ce crime avec nous. J'interroge vos lois, vos moeurs. Partout j'y vois l'antiquité altérée, ou, pour mieux dire, entièrement détruite. J'ai déjà dit plus haut que vous substituez tous les jours à vos lois des décrets nouveaux. Quant à votre manière de vivre, il ne faut que vous regarder pour se convaincre combien vos vêtements, votre extérieur, vos aliments et votre idiome lui-même diffèrent de ceux de vos ancêtres. Vous bannissez ce qui est ancien comme quelque chose de suranné. Dans les affaires, dans les fonctions publiques, partout l'antiquité est bannie. Vous remplacez l'autorité des aïeux par votre propre autorité. Sans doute, et c'est là ce qui fait votre honte, vous ne tarissez pas sur les louanges du vieux temps, mais vous vous gardez bien de l'imiter. Quel étrange renversement d'idées que de louer ce que faisaient vos aïeux, en refusant de marcher sur leurs traces!
Mais parlons d'une chose que vous ont léguée vos aïeux, de la seule chose que vous observiez fidèlement, peut-être, d'une chose qui fournit contre nous tant de chefs d'accusation, et soulève de toutes parts la haine contre le nom chrétien. Il s'agit du culte de vos dieux. Je montrerai également que vous le détruisez par vos insultes, bien que ce ne soit pas de la même manière. Pour nous, que nous méprisions vos dieux, on ne peut pas raisonnablement le soutenir, parce que personne ne méprise ce qu'il sait bien ne pas exister. Ce qui existe peut être l'objet du mépris. Ce qui n'existe pas ne souffre quoi que ce soit. Il ne peut souffrir quelque chose que de la part de ceux qui croient à son existence. C'est donc vous qui êtes coupables, vous qui croyez et méprisez; vous qui adorez et dédaignez; vous qui respectez et insultez! Il est facile de vous en convaincre. D'abord, puisque vous adorez, les uns un dieu, les autres un autre, il est clair que vous méprisez ceux que vous n'adorez pas; la préférence pour l'un ne peut aller sans la répugnance pour l'autre; tout choix renferme une répudiation; opter entre plusieurs, c'est dédaigner celui pour lequel vous n'avez point opté. Mais il y a tant de dieux, répondez-vous, qu'il est impossible que tous soient adorés par tous. Il suit de là que dans l'origine vous avez commencé par les insulter, puisque vous en avez établi un si grand nombre, que tous ne peuvent être adorés. Les plus sages même et les plus éclairés de vos ancêtres, dont vous ne voulez point abandonner les institutions, se sont montrés plus d'une fois impies envers la personne de vos dieux. Je suis un imposteur, s'il n'est pas vrai qu'il ait été défendu à ce général qui, sur le champ de bataille, avait voué un temple au dieu Alburnus, de le lui consacrer avant que le sénat eût ratifié son voeu. C'est ce qui arriva à M. Emilius. N'est-ce donc pas une impiété, que dis-je? n'est-ce pas le plus sanglant des outrages, que de soumettre à la fantaisie de la volonté humaine, les honneurs rendus à une divinité; de sorte qu'il n'y a de Dieu qu'autant que le sénat l'a permis? Souvent les censeurs ont aboli un dieu, sans le consentement du peuple. Il est avéré que les consuls, appuyés de l'autorité du sénat, chassèrent non seulement de Rome, mais de l'Italie tout entière, Bacchus avec ses mystères. Varron nous apprend que Sérapis, Isis, Harpocrate et Anubis furent mis à la porte du Capitole, et que leurs statues, renversées par le sénat, ne furent relevées que par la violence du peuple. Aux calendes de janvier cependant, le consul Gabinius, approuvant à peine quelques victimes, à cause de la multitude ameutée, parce qu'il n'avait rien décidé au sujet de Sérapis et d'Isis, consulta plus la prohibition du sénat que l'effervescence de la multitude, et défendit qu'on leur érigeât des autels. Vous le voyez! vous avez parmi vos ancêtres, sinon des Chrétiens de nom, au moins une secte chrétienne de fait, qui méprisait vos dieux.
Passe encore si, comme vos pères, vous rendiez à vos divinités un culte entier, tout irréligieux qu'il est. Mais vous avez fait des progrès dans la superstition comme dans l'impiété. En effet, quel respect avez-vous pour les dieux privés, ces Lares et ces Pénates que vous honorez par une consécration domestique, mais que vous foulez aussi aux pieds avec une liberté toute domestique en les vendant et en les mettant en gage, selon vos besoins ou d'après vos caprices? Ces sacrilèges seraient sans doute excusables, s'ils n'étaient d'autant plus insultants, qu'ils s'adressent à des divinités d'un rang inférieur.
C'est probablement pour consoler les pauvres dieux domestiques de tous ces affronts, que vous traitez vos dieux publics avec plus de dédain encore. Vous les vendez à l'encan; proscrits tous les cinq ans, vous les affermez parmi vos revenus; ils sont soumis aux impôts, adjugés par le crieur public, inscrits sur les registres du questeur comme le temple de Sérapis, comme le Capitole lui-même. Des terres, chargées d'impôts, perdent beaucoup de leur prix; des hommes, soumis à la capitation, en sont moins estimés. Ce sont là des marques de servitude. Il n'en va pas de même de vos dieux; plus ils paient d'impôts, plus ils sont honorés, ou plutôt, plus ils sont honorés, plus ils paient d'impôts. Vous trafiquez de la majesté des dieux; la religion devient un négoce; la sainteté mendie un droit tant pour entrer dans le temple; tant pour la place près de l'autel, tant pour le seuil, tant pour la porte. Vous vendez la divinité en détail; il est impossible de l'adorer autrement que la bourse à la main; elle rapporte même plus à vos publicains qu'à vos prêtres.
Mais c'est peu que de négliger ou de vendre vos dieux; il faut encore que vous les insultiez jusque dans les honneurs que vous voulez bien leur rendre. En effet, quels honneurs leur rendez-vous que vous ne rendiez également aux morts? Vous élevez des temples aux dieux; vous élevez des temples aux morts: vous dressez des autels aux dieux; vous dressez des autels aux morts. Vous y gravez des inscriptions de même nature. Vous donnez de part et d'autre à leurs statues les mêmes formes, appropriées à leur génie, à leur profession, à leur âge. Saturne y est représenté comme un vieillard; Apollon comme un adolescent; Diane est vêtue en jeune vierge, Mars en soldat, et Vulcain en forgeron. Il n'est donc pas étonnant que vous offriez aux morts les mêmes victimes et les mêmes parfums qu'aux dieux. Mais comment vous défendre de l'affront que vous faites à vos dieux en les assimilant à des morts? Il est bien vrai que vous assignez aussi à vos rois des sacerdoces, des cérémonies religieuses, des chars sacrés, des solisternium, des lectisternium1, des jours de naissance, et des jeux. Vous avez raison, puisque le ciel leur est aussi ouvert; mais cela est encore un outrage de plus pour les dieux. D'abord, il ne convient pas de mettre déjà au rang des dieux ceux qui ne le deviendront qu'après leur mort. En second lieu, Proculus qui contemple son Dieu reçu dans le ciel, ne se parjurerait pas avec tant de liberté et si manifestement devant le peuple, s'il ne méprisait pas ceux au nom desquels il se parjure, autant que ceux qui lui permettent de se parjurer. En effet, ils confessent ainsi que la chose par laquelle vous vous parjurez n'est que néant; ils font mieux: ils récompensent le parjure, parce qu'il a méprisé publiquement les vengeurs du parjure.
Disons-le toutefois, chacun de vous est innocent de ce crime. Le péril qu'entraîne avec soi le parjure a disparu, depuis que vous avez trouvé plus- religieux de jurer par César: ce qui est encore un outrage à l'égard de vos dieux, puisque les parjures envers César seraient punis plus facilement qu'envers tous les Jupiters du monde. Toutefois le mépris a quelque chose d'honorable et qui flatte l'orgueil: il provient souvent de la confiance ou de la sécurité de la conscience, quelquefois d'une élévation naturelle de l'âme. Mais la dérision, plus elle se permet, plus elle est blessante. Reconnaissez donc avec quelle dérision vous vous jouez de vos dieux. Je ne parle pas de vos sacrifices où vous n'offrez que des victimes de rebut, à demi mortes et rongées d'ulcères. S'il s'en trouve de meilleures et d'intactes, vous avez grand soin de ne laisser que la tête, les cornes, les soies et les plumes, toutes les parties enfin qu'on ne saurait manger et dont vous n'auriez rien fait à la maison. Laissons de côté cette honteuse et sacrilège gourmandise pour remonter presque jusqu'à la religion de vos ancêtres.
Les hommes les plus éclairés et les plus graves, puisque la gravité comme les lumières s'accroissent par la doctrine, se sont toujours montrés irrévérencieux envers vos divinités. Votre littérature ne leur cède en rien. Que d'infamies! que de fables ridicules! que de calomnies sur les dieux on y rencontre! A commencer par votre Homère, cette source abondante de laquelle est découlée toute votre poésie, plus vous lui rendez d'hommages, plus vous insultez à vos dieux, puisque vous glorifiez si fort celui qui s'est joué d'eux. Nous nous souvenons encore de notre Homère. C'est lui, si je ne me trompe, qui abaissa la majesté divine jusqu'au niveau de la condition humaine, en donnant aux dieux nos accidents, nos pensées et nos passions; lui qui les partage en deux camps rivaux et les fait combattre comme des couples de gladiateurs. Il blesse Vénus par une main mortelle; il enferme pendant treize mois Mars dans un cachot, où il est menacé de périr; il arrache aux mains de la multitude céleste Jupiter menacé par l'émeute; il nous le montre ensuite pleurant Sarpédon, ou bien plongé dans de honteux plaisirs avec Junon, à laquelle il fait l'énumération de ses maîtres, afin d'éveiller ses sens.
Enhardis par l'exemple de leur prince, quels poètes après cela ne se donnent carrière envers les dieux, soit en dénaturant la vérité, soit en inventant des contes ridicules? Les poètes tragiques ou comiques ne les ont pas plus épargnés, en choisissant leurs supplices et leurs maux pour sujets de leurs drames. Je ne parle pas des philosophes, que leur orgueil et une vaine affectation d'austérité comme de sagesse élèvent au-dessus de toute crainte. D'ailleurs le plus léger souffle de la vérité suffit pour les armer contre vos dieux. Socrate, pour se moquer d'eux, avait coutume de jurer par un chêne, par un chien, ou par sa femme. Il est bien vrai qu'il a été condamné pour cela; mais puisque les Athéniens cassèrent le jugement et punirent ensuite les accusateurs de Socrate, Socrate reprend toute la valeur de son témoignage; et je puis rétorquer contre vous que l'on approuva dans sa personne ce qu'aujourd'hui l'on blâme en nous. Diogène ne s'est-il pas permis je ne sais quelle raillerie contre Hercule? Et Varron, Diogène à la façon de Rome, n'a-t-il pas imaginé trois cents Jupiters sans têtes? Examinez de près les plaisanteries sacrilèges de vos Lentulus et de vos Hostius. Croyez-vous rire des comédiens ou des dieux dans ces farces et ces bouffonneries? Que dis-je? Vous accueillez avec la plus grande faveur ces fables indécentes qui représentent au naturel toute la turpitude de vos dieux. Leur majesté est souillée tous les jours devant vous dans des corps impudiques; ce sont les derniers, les plus infâmes des hommes qui deviennent l'image de vos dieux. Le Soleil pleure son fils frappé par la foudre, et vous en riez! Cybèle soupire pour un berger dédaigneux, et vous n'en rougissez pas! Vous laissez diffamer Jupiter!
Etes-vous plus religieux dans le Cirque, où, parmi l'horreur des supplices, parmi des flots de sang humain, vos dieux viennent danser, et fournir aux criminels le sujet des farces qu'ils donnent au public, comme si vous vouliez punir vos divinités dans la personne des coupables. Nous avons vu l'acteur qui représentait Athys, ce dieu de Pessinunte, mutilé sur le théâtre, et celui qui jouait Hercule, comme lui brûlé vif. Nous avons vu, non sans rire beaucoup, dans les jeux de midi, Pluton, frère de Jupiter, précipiter dans les enfers, à coups de marteau, les corps des gladiateurs, pendant que Mercure, avec ses plumes sur la tête et son caducée brûlant à la main, appliquait sa baguette ardente sur les corps pour s'assurer qu'ils étaient bien morts. Si ce que j'ai dit et ce que d'autres pourront remarquer après moi, outrage et déshonore vos dieux, de pareilles licences décèlent par conséquent un mépris souverain pour leurs personnes, aussi bien dans les acteurs qui jouent que dans les spectateurs qui applaudissent. Je crains bien par conséquent que vos dieux n'aient plus à se plaindre de vous-mêmes que de nous. Il est vrai qu'ensuite vous les accablez de flatteries pour racheter vos affronts. D'ailleurs vous pouvez tout contre ceux auxquels vous avez permis d'être; nous, au contraire, nous sommes leurs ennemis partout et toujours.
Cérémonies qui consistaient à placer les images des dieux ou des rois sur des lits garnis de coussins, autour d'une table bien servie. ↩
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Ad Nationes
Chapter X. 1 --The Christians are Not the Only Contemners of the Gods. Contempt of Them Often Displayed by Heathen Official Persons. Homer Made the Gods Contemptible.
Pour out now all your venom; fling against this name of ours all your shafts of calumny: I shall stay no longer to refute them; but they shall by and by be blunted, when we come to explain our entire discipline. 2 I shall content myself now indeed with plucking these shafts out of our own body, and hurling them back on yourselves. The same wounds which you have inflicted on us by your charges I shall show to be imprinted on yourselves, that you may fall by your own swords and javelins. 3 Now, first, when you direct against us the general charge of divorcing ourselves from the institutions of our forefathers, consider again and again whether you are not yourselves open to that accusation in common with us. For when I look through your life and customs, lo, what do I discover but the old order of things corrupted, nay, destroyed by you? Of the laws I have already said, that you are daily supplanting them with novel decrees and statutes. As to everything else in your manner of life, how great are the changes you have made from your ancestors--in your style, your dress, your equipage, your very food, and even in your speech; for the old-fashioned you banish, as if it were offensive to you! Everywhere, in your public pursuits and private duties, antiquity is repealed; all the authority of your forefathers your own authority has superseded. To be sure, 4 you are for ever praising old customs; but this is only to your greater discredit, for you nevertheless persistently reject them. How great must your perverseness have been, to have bestowed approbation on your ancestors' institutions, which were too inefficient to be lasting, all the while that you were rejecting the very objects of your approbation! But even that very heir-loom 5 of your forefathers, which you seem to guard and defend with greatest fidelity, in which you actually 6 find your strongest grounds for impeaching us as violators of the law, and from which your hatred of the Christian name derives all its life--I mean the worship of the gods--I shall prove to be undergoing ruin and contempt from yourselves no less than 7 (from us),--unless it be that there is no reason for our being regarded as despisers of the gods like yourselves, on the ground that nobody despises what he knows has absolutely no existence. What certainly exists can be despised. That which is nothing, suffers nothing. From those, therefore, to whom it is an existing thing, 8 must necessarily proceed the suffering which affects it. All the heavier, then, is the accusation which burdens you who believe that there are gods and (at the same time) despise them, who worship and also reject them, who honour and also assail them. One may also gather the same conclusion from this consideration, above all: since you worship various gods, some one and some another, you of course despise those which you do not worship. A preference for the one is not possible without slighting the other, and no choice can be made without a rejection. He who selects some one out of many, has already slighted the other which he does not select. But it is impossible that so many and so great gods can be worshipped by all. Then you must have exercised your contempt (in this matter) even at the beginning, since indeed you were not then afraid of so ordering things, that all the gods could not become objects of worship to all. For those very wise and prudent ancestors of yours, whose institutions you know not how to repeal, especially in respect of your gods, are themselves found to have been impious. I am much mistaken, if they did not sometimes decree that no general should dedicate a temple, which he may have vowed in battle, before the senate gave its sanction; as in the case of Marcus
AEmilius, who had made a vow to the god Alburnus. Now is it not confessedly the greatest impiety, nay, the greatest insult, to place the honour of the Deity at the will and pleasure of human judgment, so that there cannot be a god except the senate permit him? Many times have the censors destroyed 9 (a god) without consulting the people. Father Bacchus, with all his ritual, was certainly by the consuls, on the senate's authority, cast not only out of the city, but out of all Italy; whilst Varro informs us that Serapis also, and Isis, and Arpocrates, and Anubis, were excluded from the Capitol, and that their altars which the senate had thrown down were only restored by the popular violence. The Consul Gabinius, however, on the first day of the ensuing January, although he gave a tardy consent to some sacrifices, in deference to the crowd which assembled, because he had failed to decide about Serapis and Isis, yet held the judgment of the senate to be more potent than the clamour of the multitude, and forbade the altars to be built. Here, then, you have amongst your own forefathers, if not the name, at all events the procedure, 10 of the Christians, which despises the gods. If, however, you were even innocent of the charge of treason against them in the honour you pay them, I still find that you have made a consistent advance in superstition as well as impiety. For how much more irreligious are you found to be! There are your household gods, the Lares and the Penates, which you possess 11 by a family consecration: 12 you even tread them profanely under foot, you and your domestics, by hawking and pawning them for your wants or your whims. Such insolent sacrilege might be excusable, if it were not practised against your humbler deities; as it is, the case is only the more insolent. There is, however, some consolation for your private household gods under these affronts, that you treat your public deities with still greater indignity and insolence. First of all, you advertise them for auction, submit them to public sale, knock them down to the highest bidder, when you every five years bring them to the hammer among your revenues. For this purpose you frequent the temple of Serapis or the Capitol, hold your sales there, 13 conclude your contracts, 14 as if they were markets, with the well-known 15 voice of the crier, (and) the self-same levy 16 of the quaestor. Now lands become cheaper when burdened with tribute, and men by the capitation tax diminish in value (these are the well-known marks of slavery). But the gods, the more tribute they pay, become more holy; or rather, 17 the more holy they are, the more tribute do they pay. Their majesty is converted into an article of traffic; men drive a business with their religion; the sanctity of the gods is beggared with sales and contracts. You make merchandise of the ground of your temples, of the approach to your altars, of your offerings, 18 of your sacrifices. 19 You sell the whole divinity (of your gods). You will not permit their gratuitous worship. The auctioneers necessitate more repairs 20 than the priests.
It was not enough that you had insolently made a profit of your gods, if we would test the amount of your contempt; and you are not content to have withheld honour from them, you must also depreciate the little you do render to them by some indignity or other. What, indeed, do you do by way of honouring your gods, which you do not equally offer to your dead? You build temples for the gods, you erect temples also to the dead; you build altars for the gods, you build them also for the dead; you inscribe the same superscription over both; you sketch out the same lineaments for their statues--as best suits their genius, or profession, or age; you make an old man of Saturn, a beardless youth of Apollo; you form a virgin from Diana; in Mars you consecrate a soldier, a blacksmith in Vulcan. No wonder, therefore, if you slay the same victims and burn the same odours for your dead as you do for your gods. What excuse can be found for that insolence which classes the dead of whatever sort 21 as equal with the gods? Even to your princes there are assigned the services of priests and sacred ceremonies, and chariots, 22 and cars, and the honours of the solisternia and the lectisternia, holidays and games. Rightly enough, 23 since heaven is open to them; still it is none the less contumelious to the gods: in the first place, because it could not possibly be decent that other beings should be numbered with them, even if it has been given to them to become divine after their birth; in the second place, because the witness who beheld the man caught up into heaven 24 would not forswear himself so freely and palpably before the people, if it were not for the contempt felt about the objects sworn to both by himself and those 25 who allow the perjury. For these feel of themselves, that what is sworn to is nothing; and more than that, they go so far as to fee the witness, because he had the courage to publicly despise the avengers of perjury. Now, as to that, who among you is pure of the charge of perjury? By this time, indeed, there is an end to all danger in swearing by the gods, since the oath by Caesar carries with it more influential scruples, which very circumstance indeed tends to the degradation of your gods; for those who perjure themselves when swearing by Caesar are more readily punished than those who violate an oath to a Jupiter. But, of the two kindred feelings of contempt and derision, contempt is the more honourable, having a certain glory in its arrogance; for it sometimes proceeds from confidence, or the security of consciousness, or a natural loftiness of mind. Derision, however, is a more wanton feeling, and so far it points more directly 26 to a carping insolence. Now only consider what great deriders of your gods you show yourselves to be! I say nothing of your indulgence of this feeling during your sacrificial acts, how you offer for your victims the poorest and most emaciated creatures; or else of the sound and healthy animals only the portions which are useless for food, such as the heads and hoofs, or the plucked feathers and hair, and whatever at home you would have thrown away. I pass over whatever may seem to the taste 27 of the vulgar and profane to have constituted the religion 28 of your forefathers; but then the most learned and serious classes (for seriousness and wisdom to some extent 29 profess 30 to be derived from learning) are always, in fact, the most irreverent towards your gods; and if their learning ever halts, it is only to make up for the remissness by a more shameful invention of follies and falsehoods about their gods. I will begin with that enthusiastic fondness which you show for him from whom every depraved writer gets his dreams, to whom you ascribe as much honour as you derogate from your gods, by magnifying him who has made such sport of them. I mean Homer by this description. He it is, in my opinion, who has treated the majesty of the Divine Being on the low level of human condition, imbuing the gods with the falls 31 and the passions of men; who has pitted them against each other with varying success, like pairs of gladiators: he wounds Venus with an arrow from a human hand; he keeps Mars a prisoner in chains for thirteen months, with the prospect of perishing; 32 he parades 33 Jupiter as suffering a like indignity from a crowd of celestial (rebels;) or he draws from him tears for Sarpedon; or he represents him wantoning with Juno in the most disgraceful way, advocating his incestuous passion for her by a description and enumeration of his various amours. Since then, which of the poets has not, on the authority of their great prince, calumniated the gods, by either betraying truth or feigning falsehood? Have the dramatists also, whether in tragedy or comedy, refrained from making the gods the authors 34 of the calamities and retributions (of their plays)? I say nothing of your philosophers, whom a certain inspiration of truth itself elevates against the gods, and secures from all fear in their proud severity and stern discipline. Take, for example, 35 Socrates. In contempt of your gods, he swears by an oak, and a dog, and a goat. Now, although he was condemned to die for this very reason, the Athenians afterwards repented of that condemnation, and even put to death his accusers. By this conduct of theirs the testimony of Socrates is replaced at its full value, and I am enabled to meet you with this retort, that in his case you have approbation bestowed on that which is now-a-days reprobated in us. But besides this instance there is Diogenes, who, I know not to what extent, made sport of Hercules; whilst Varro, that Diogenes of the Roman cut, 36 introduces to our view some three hundred Joves, or, as they ought to be called, Jupiters, 37 (and all) without heads. Your other wanton wits 38 likewise minister to your pleasures by disgracing the gods. Examine carefully the sacrilegious 39 beauties of your Lentuli and Hostii; now, is it the players or your gods who become the objects of your mirth in their tricks and jokes? Then, again, with what pleasure do you take up the literature of the stage, which describes all the foul conduct of the gods! Their majesty is defiled in your presence in some unchaste body. The mask of some deity, at your will, 40 covers some infamous paltry head. The Sun mourns for the death of his son by a lightning-flash amid your rude rejoicing. Cybele sighs for a shepherd who disdains her, without raising a blush on your cheek; and you quietly endure songs which celebrate 41 the gallantries of Jove. You are, of course, possessed of a more religious spirit in the show of your gladiators, when your gods dance, with equal zest, over the spilling of human blood, (and) over those filthy penalties which are at once their proof and plot for executing your criminals, or else (when) your criminals are punished personating the gods themselves. 42 We have often witnessed in a mutilated criminal your god of Pessinum, Attis; a wretch burnt alive has personated Hercules. We have laughed at the sport of your mid-day game of the gods, when Father Pluto, Jove's own brother, drags away, hammer in hand, the remains of the gladiators; when Mercury, with his winged cap and heated wand, tests with his cautery whether the bodies were really lifeless, or only feigning death. Who now can investigate every particular of this sort although so destructive of the honour of the Divine Being, and so humiliating to His majesty? They all, indeed, have their origin 43 in a contempt (of the gods), on the part both of those who practise 44 these personations, as well as of those 45 who are susceptible of being so represented. 46 I hardly know, therefore, whether your gods have more reason to complain of yourselves or of us. After despising them on the one hand, you flatter them on the other; if you fail in any duty towards them, you appease them with a fee; 47 in short, you allow yourselves to act towards them in any way you please. We, however, live in a consistent and entire aversion to them.
Comp. The Apology, cc. xii. xiii. xiv. xv. ↩
See The Apology (passim), especially cc. xvi.-xxiv., xxx.-xxxvi., and xxxix. ↩
Admentationibus. ↩
Plane. ↩
Traditum. ↩
Vel. ↩
Perinde a vobis. ↩
Quibus est. ↩
Adsolaverunt, "thrown to the ground;" "floored." ↩
Sectam. [Rather--"A Christian secession."] ↩
Perhibetis. ↩
Domestica consecratione, i.e., "for family worship." ↩
Addicitur. ↩
Conducitur. ↩
Eadem. ↩
Exactione, "as excise duty for the treasury." ↩
Immo. ↩
"In money," stipibus. ↩
" Victims. " ↩
Plus refigitur. ↩
Utut mortuos. ↩
Tensae. ↩
Plane. ↩
Rigaltius has the name Proculus in his text; but Tertullian refers not merely to that case but to a usual functionary, necessary in all cases of deification. ↩
Oehler reads "ei" (of course for "ii"); Rigalt. reads "ii." ↩
Denotatior ad. ↩
Gulae, "Depraved taste." ↩
Prope religionem convenire, "to have approximated to." ↩
Quatenus. ↩
Credunt, one would expect "creduntur" ("are supposed"), which is actually read by Gothofredus. ↩
Or, "circumstances" (casibus). ↩
Fortasse periturum. ↩
Traducit, perhaps "degrades." ↩
Ut dei praefarentur. Oehler explains the verb "praefari" to mean "auctorem esse et tanquam caput." ↩
Denique. ↩
Stili. ↩
Tertullian gives the comic plural "Juppiteres." ↩
Ingenia. ↩
Because appropriating to themselves the admiration which was due to the gods. ↩
Cujuslibet dei. ↩
Sustinetis modulari. ↩
It is best to add the original of this almost unintelligible passage: "Plane religiosiores estis in gladiatorum cavea, ubi super sanguinem humanum, supra inquinamenta poenarum proinde saltant dei vestri argumenta et historias nocentibus erogandis, aut in ipsis deis nocentes puniuntur." Some little light may be derived from the parallel passage of the Apology (c. xv.), which is expressed somewhat less obscurely. Instead of the words in italics, Tertullian there substitutes these: "Argumenta et historias noxiis ministrantes, nisi quod et ipsos deos vestros saepe noxii induunt"--"whilst furnishing the proofs and the plots for (executing) criminals, only that the said criminals often act the part of your gods themselves." Oehler refers, in illustration of the last clause, to the instance of the notorious robber Laureolus, who personated Prometheus; others, again, personated Laureolus himself: some criminals had to play the part of Orpheus; others of Mutius Scaevola. It will be observed that these executions were with infamous perverseness set off with scenic show, wherein the criminal enacted some violent death in yielding up his own life. The indignant irony of the whole passage, led off by the "plane religiosiores estis," is evident. ↩
Censentur. ↩
Factitant. ↩
i.e., the gods themselves. ↩
Redimitis. ↩
Redimitis. ↩