16. Il faut, comme aux jeux d'Olympie, vaincre sa chair pour obtenir une gloire supérieure.
Lorsque cette vue de Dieu nous a fait surmonter la gourmandise, et que nous n'avons pas été déclarés esclaves de la chair, ou souillés de quelques vices, nous serons jugés dignes de passer à des combats plus nobles et plus difficiles. Cet essai de nos forces fera croire que nous pouvons lutter contre des ennemis spirituels plus terribles, contre ces puissances qui attaquent seulement ceux qui sont déjà vainqueurs.
Le moyen le plus assuré de triompher dans ces combats est de détruire d'abord tous les désirs de la chair. Celui qui ne combattra pas bien, comme dit saint Paul, ne pourra rester dans l'arène ni mériter la couronne et la grâce de la victoire. Si nous étions vaincus dans ce premier combat, il serait évident que nous sommes encore les esclaves de la chair, et comme nous n'aurions pas donné des preuves de notre liberté et de notre force, nous serions exclus avec honte des grands combats spirituels, car celui qui commet le péché est esclave du péché. (S. Jean, VIII, 34.) L'Apôtre nous dirait comme aux fornicateurs : «Votre tentation n'a été qu'une tentation humaine. » (I Cor., X, 13.) Nous ne sommes pas devenus assez forts, pour lutter contre les puissances des ténèbres, si nous n'avons pas pu soumettre à l'esprit la chair qui lui résiste. Ce n'est pas comprendre la parole de saint Paul que de n'y voir qu'un souhait : n'ayez pas d'autres tentations que des tentations humaines. Il est évident que ce n'est pas un souhait, mais un jugement ou un reproche qu'il exprime.
