V. 13 et 14.
« Les premières paroles de l'insensé sont une imprudence, et les dernières sont une erreur très maligne. L'insensé se répand en paroles. L'homme ignore ce qui a été avant lui, et qui lui pourra découvrir ce qui doit être après lui? » Il continue à parler de l'insensé, dont les lèvres précipitent l'homme sage, ou, selon une autre exposition, dont les lèvres le font tomber lui-même dans le précipice, parce que l'imprudence accompagne toujours ses premières paroles, et que la fin de ses discours aboutit à des erreurs très pernicieuses, ou, comme dit Symmaque, « au tumulte et à une grande inconstance de paroles; » car un insensé ne saurait persister dans un même sentiment, et il croit qu'en multipliant ses paroles et en se répandant en beaucoup de discours il pourra excuser ses péchés et en éviter les châtiments. Quoiqu'il ignore le passé et que personne ne lui puisse apprendre les choses de l'avenir, dans cette profonde ignorance des choses les plus importantes il ne laisse pas de se flatter d'une haute science ; et pendant qu'il est environné de ténèbres il se persuade que , pourvu qu'il parle beaucoup, il mérite d'être mis au rang des sages et des savants.
On peut appliquer le sens du texte sacré à la manière de disputer des hérétiques, qui ne veulent pas comprendre ce que leur disent des personnes fort sages. Ils préparent donc des difficultés, pour les opposer dans les disputes à tout ce que les catholiques peuvent leur dire en leur montrant la vérité ; au lieu de la suivre ils se jettent, au commencement et à la fin de la dispute, dans la confusion et dans le tumulte, et, revenant toujours à leurs erreurs, ils disent beaucoup de choses qu'ils n'entendent pas, parce qu'en effet ils ne savent rien.
