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Vous vous trompez: en permettant l'union des sexes, le mariage n'excuse pas la volupté. Saint Paul dit que la femme qui vit dans les délices est morte, quoiqu'elle paraisse vivante. (I Tim. V, 6.) Et si vous repoussez cette sentence comme ne concernant que les veuves, écoutez le commandement que le même apôtre fait à toutes les femmes : Je veux qu'elles se parent de modestie et de chasteté; et non avec des cheveux frisés, ni des ornements d'or, ni des perles, ni des habits somptueux; mais comme il convient à des femmes qui montrent leur piété par les bonnes oeuvres. (1 Tim. II, 9, 10.) Observons. encore que ces recommandations se rencontrent fréquemment dans ses diverses Epîtres, tant il s'attache à nous détourner de toutes ces vanités. Mais peut-être expliquerez-vous ce langage par l'influence du siècle où saint Paul vivait; en effet, l'Evangile avait déjà répandu parmi les fidèles un certain esprit de modestie chrétienne et de spiritualité. Eh bien ! écoutez le prophète Amos. qui parlait aux enfants d'Israël et dans un temps où l'on pouvait se permettre le luxe, les plaisirs et toutes les superfluités de la vie. Avec quelle sévérité ne condamne-t-il pas ces moeurs efféminées ! Malheur à vous! s'écrie-t-il, qui êtes réservés pour le jour mauvais, et qui profanez les fêtes du Seigneur ! malheur à vous, qui dormez sur des lits d'ivoire, et vous étendez mollement sur votre couche; qui mangez les agneaux choisis et les génisses lés plus grasses; qui chantez aux accords de la lyre; qui vous enivrez de plaisirs fugitifs; qui buvez les vins les plus délicats, et qui vous parfumez des huiles les plus précieuses! (Am. VI, 3-6.)
