14.
Mais revenons à l'apôtre saint Paul chargé de tant de crimes, au moment même où il obtenait la grâce de ce Dieu qui rend le bien pour le mal. Sentant sa mort approcher, il écrit à son disciple Timothée : « Je suis comme une victime que l'on immole, et voici le moment de me dissoudre. J'ai combattu le grand combat, j'ai consommé ma course, j'ai gardé la foi ». C'est ainsi qu'il énumère ses mérites, avec la ferme assurance que ces mérites lui obtiendront la couronne, à lui qui avait obtenu la grâce après une longue suite de péchés. Mais sur tout remarquez ces paroles: « Au reste, la couronne de justice m'est réservée, couronne que le Seigneur, en sa qualité de juge équitable, me rendra au dernier jour1». A qui donc le juste juge rendrait-il la couronne, si le père miséricordieux n'avait d'abord conféré la grâce? Et, comment y aurait-il une couronne de justice, si la grâce qui justifie le pécheur n'avait point été antérieurement conférée? Comment, enfin, cette couronne serait-elle accordée à titre de dette, si la grâce n'avait été auparavant conférée à titre purement gratuit?
II Tim. IV, 6-8. ↩
