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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De la grâce et du libre arbitre
CHAPITRE IV. LA GRÂCE NÉCESSAIRE A LA VOLONTÉ POUR FAIRE LE BIEN.

6.

Tous ces témoignages et beaucoup d'autres semblables que l'on pourrait citer, prouvent si clairement en nous l'existence du libre arbitre, qu'il est même à craindre qu'on en force le sens et qu'on en vienne à conclure que, dans la direction d'une vie pieuse; bonne et digne de la récompense éternelle, il n'y ait plus de place pour le secours et la grâce de Dieu. N'est-ce pas alors que l'homme, oubliant sa misère et contemplant ce qui lui paraît être la justice de sa vie et la bonté de ses oeuvres, se glorifierait en lui-même et non pas dans le Seigneur, ne chercherait qu'en lui-même l'espérance de vivre saintement, sans crainte d'assumer contre soi cette malédiction formulée par le prophète Jérémie : « Maudit soit celui qui place son espérance dans l'homme, se confie à la chair de son bras, et laisse son cœur se séparer de Dieu1? » Comprenez, mes frères, cet oracle prophétique. Parce que le Prophète ne dit pas : Maudit soit celui qui place son espérance en soi-même, mais bien : « Maudit soit celui qui place son espérance dans l'homme », ne pourrait-il pas se rencontrer: un imprudent qui osât conclure qu'il est défendu de placer son espérance dans un autre homme, mais non pas en soi-même? Prévoyant cette fausse interprétation de sa pensée et voulant prouver que l'homme ne doit pas même placer en soi son espérance, après avoir dit : « Maudit soit celui qui place son espérance dans l'homme », le même Prophète ajoute aussitôt : « Et compte sur la chair de son bras ». Le bras désigne clairement ici la puissance d'agir ; et la chair, notre fragilité humaine. Il compte donc sur la chair de son bras, celui qui, pour faire le bien, croit parfaitement se suffire à soi-même, dans cette puissance fragile et caduque, que nous appelons la puissance humaine, sans avoir besoin que le Seigneur lui prête son secours. Voilà pourquoi le Prophète ajoute ce dernier trait au caractère du présomptueux : « Il laisse son coeur se séparer de Dieu ». Telle est, en toute vérité, cette hérésie Pélagienne, qui n'est liée que d'hier, et contre laquelle déjà tant de discussions se sont élevées, et tant de conciles ont été tenus par les évêques. Si je n'ai pu vous en adresser toutes les pièces et toutes les conclusions, du moins je vous ai envoyé tes plus importantes. Gardons-nous donc, pour faire le bien, de placer notre espérance dans l'homme, et de trouver notre force dans la chair de notre bras; ne laissons pas notre coeur se séparer de Dieu; et bien plutôt écrions-nous : « Soyez mon secours, ne m'abandonnez pas, ne me rejetez pas, ô Dieu mon Sauveur2 ».


  1. Jérém. XVII, 5. ↩

  2. Ps. XXVI, 9. ↩

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