V. 2
« J’ai condamné les ris de folie, et j'ai dit à la joie: Pourquoi faites-vous cela? » Où nous avons lu le terme de « folie, » les interprètes grecs ont traduit le mot hébreu molal par celui « d'égarement » ou de «tumulte. » Mais les Septante et Théodotien, qui sont souvent d'accord, ont rendu le texte original de cet endroit par periphoran, qui signifie à la lettre : l'action d'un homme qui tourne de çà et de là, et qui se laisse emporter de tous côtés. De même donc que ceux qui se laissent emporter à tous les vents de doctrine et à des opinions humaines sont toujours inconstants et flottants au milieu de l'erreur , de même aussi ceux dont les ris se changeront en pleurs se trouvent-ils dans de perpétuelles agitations, emportés par tous les égarements du siècle et par les mouvements impétueux de leurs passions. Ils ne voient pas, ces grands rieurs, le précipice où leurs péchés les entraînent, et ils ne savent ce que c'est que faire pénitence de leurs péchés passés. Toujours trompés par l'idée fausse de leur bonheur, ils s'imaginent que des biens périssables et de très peu de durée sont des biens éternels, et se flattant de ces vaines espérances , ils se réjouissent avec excès dans des choses qui ne sont dignes que de pleurs et de gémissements. On peut en dire autant. des hérétiques, qui se promettent du bonheur et d'heureux succès , quoiqu'ils suivent des erreurs et les illusions de leurs faux dogmes.
