V. 12
« J'ai passé à la contemplation de la sagesse, des égarements et de l'imprudence ; mais qui est l'homme qui puisse suivre son roi et son Créateur? » J'ai tâché ci-dessus de donner une exposition suivie de plusieurs passages, jusqu'à ce verset : « Le sage a les yeux à sa tête, » afin d'en faire connaître plus aisément le sens propre, et d'ajouter ensuite une explication courte. du sens spirituel ou analogique. Maintenant que tout cela est exécuté, je reviens à ma manière ordinaire de ce commentaire , parce que je trouve en cet endroit un sens fort différent de celui de la version des Septante. L'Ecclésiaste nous apprend donc qu'après avoir prononcé la condamnation de la volupté et de toutes les délices, il s'était remis à l'étude et à la recherche de la sagesse ; mais qu'il avait reconnu tant d'erreurs et tant de défauts de lumière dans cette recherche que ses connaissances lui avaient déplu infiniment, à cause qu'elles ne lui donnaient point une science certaine et véritable des choses qu'il voulait connaître. Car quelques efforts que l'homme fasse pour connaître la sagesse, il ne pourra jamais atteindre à la connaissance pure et parfaite que son roi et son Créateur a toujours eue de la prudence et de la sagesse. D'où il faut conclure que nos connaissances sont fort incertaines, et que nous ne savons point en quoi consistent la sagesse et la vérité; ou si nous le savons, ce n'est que par des conjectures et par des opinions incertaines.
