13.
Ses affaires étant en ce mauvais état, les armées de Pannonie et de Moesie, qui depuis longtemps mal intentionnées pour lui, se soulevèrent ouvertement et proclamèrent Maximin. Ce nouvel empereur à l’heure même assembla ses troupes, à dessein d’aller surprendre Alexandre en Italie, avant qu’il fût préparé à le recevoir. Celui-ci ayant été pris sur les bords du Rhin, où il était, la nouvelle de ce soulèvement, marcha vers Rome et envoya offrir l’amnistie à Maximin et aux troupes, pourvu qu’elles renonçassent à la révolte. Mais cette offre ayant été rejetée, il s’abandonna au désespoir, et se livra, en quelque sorte lui-même pour être massacré. Mammée, sa mère, ayant paru avec les préfets du prétoire pour apaiser ces désordres, ils furent tués par les séditieux. Maximin ne fut pas sitôt sur le trône que tout le monde se repentit d’avoir ruiné un gouvernement modéré pour établir la tyrannie. En effet, Maximin étant d’une naissance obscure, il n’eut pas sitôt entre les mains la souveraine puissance, que la liberté quelle lui donnait fit paraître ses mauvaises inclinations. Il se rendit insupportable, non seulement par les outrages qu’il fit aux personnes de condition mais par les cruautés qu’il exerça en toutes sortes d’occasions, ne prêtant l’oreille qu’à des calomniateurs qui accusaient les personnes les plus paisibles d’avoir des deniers publics, condamnant à mort des innocents, en connaissance de cause, par une avarice inouïe en s’emparant du bien des communautés et des particuliers.
