36.
Lorsque Valérien reçut la nouvelle du pitoyable état où la Bithynie avait été réduite par les incursions des Barbares, il se défiait de la fidélité des chefs de ses troupes, et n’osait confier à aucun d’eux la charge de s’opposer aux progrès des Barbares. Ayant néanmoins envoyé Félix à la ville de Byzance pour la garder, il marcha vers la Cappadoce et s’en retourna sans avoir rien fait autre chose que d’incommoder les peuples par son passage. La maladie contagieuse s’étant mise parmi les troupes, et en ayant enlevé une partie considérable, Sapor prit les armes en Orient, et réduisit tout sous sa puissance. Valérien se sentant lui-même trop lâche et trop faible pour oser espérer de rétablir les affaires de l’empire, tacha d’acheter la paix; mais Sapor renvoya Les ambassadeurs sans leur avoir rien accordé, et demanda à conférer avec l’empereur. Celui-ci s’y étant accordé par la plus grande de toutes les imprudences, alla comme pour conférer, suivi d’un petit nombre de personnes, et fut à l’heure même entouré et pris, et mourut dans les fers entre les mains des Perses, à la honte de l’Empire.
