52.
Etant donc retournés en foule dans leur ville, ils y furent favorablement accueillis par l’empereur. Dès qu’il y eut donné les ordres qu’il jugea nécessaires, il en partit pour aller à Emèse. Ayant trouvé qu’une bande de Palmyréniens s’étaient emparés d’une hauteur qui est au dessus du bourg de Daphné, dans la croyance que cette assiette boucherait le passage aux Romains, il commanda à ses soldats de serrer leurs rangs, de se couvrir de leurs boucliers, et de monter sur la hauteur en repoussant par leur bon ordre et par la fermeté de leurs bataillons les traits et les pierres qu’on pourrait jeter sur eux. Ils exécutèrent ce commandement avec une ardeur sans pareille. Dès qu’ils furent sur la hauteur ils se trouvèrent égaux aux Palmyréniens; incontinent après ils furent les plus forts et les mirent en fuite, de telle sorte que les uns tombèrent dans des précipices, et les autres furent percés par les épées de leurs ennemis. Cette victoire rendit le passage libre et sûr à l’armée romaine, qui était ravie d’être conduite par l’empereur. Il fut reçu à Apamée, à Larisse et à Arétuse. Quand il vit l’armée des Palmyréniens rangée dans une plaine hors d’Emèse, qu’elLe montait à soixante et dix mille combattants, et qu’elle était composée tant de Palmyréniens que de toute sorte d’étrangers qui avaient suivi leur parti, il rangea aussi la sienne, dans laquelle il y avait des Dalmates à cheval, des Moesiens, des Pannoniens, des Noriciens et des Rètes, troupes entre tenues dans les Gaules. Il y avait aussi des compagnies de l’empereur, parmi lesquelles il n’y avait que des hommes choisis. Il y avait des Maures à cheval, des troupes de Tyane, de Mésopotamie, de Syrie, de Phénicie, de Palestine, qui, outre les armes ordinaires, portaient des bâtons et des massues.
