2.
Les Grecs n’ont rien fait de considérable, ni entre eux ni contre les étrangers, depuis la prise de Troie jusqu’à la bataille de Marathon. Darius les ayant alors attaqués avec une armée commandée par un grand nombre de chefs, huit mille Athéniens animés d’un courage invincible, et armés à la hâte, marchèrent avec une telle ardeur au devant de leurs ennemis, qu’ils en tuèrent quatre-vingt dix mille sur place, chassèrent les autres de leur pays, et relevèrent extrêmement par une si mémorable victoire la fortune de la Grèce. Xerxès ayant fait de plus terribles préparatifs depuis la mort de Darius, ayant soulevé toute l’Asie contre la Grèce, ayant couvert la mer de ses vaisseaux et la terre de ses armées, et, comme si ces deux éléments n’eussent pas suffi pour les contenir, ayant comblé l’Hellespont et percé le mont Athos, les Grecs, bien que saisis de frayeur, ne laissèrent pas de prendre les armes, et ayant donné deux combats sur mer, l’un à Artémise et l’autre à Salamine, remportèrent deux si célèbres victoires, que Xerxès, se tenant trop heureux d’être échappé par la fuite, y perdit la plus grande partie de ses troupes dont le reste fut depuis entièrement défait à Platée; et le fruit de cette défaite fut la délivrance de ceux qui étaient prisonniers en Asie, et la prise de presque toutes les îles.
