7.
De bons princes étant parvenus : depuis à l’empire, savoir: Nerva, Trajan, Adrien, Antonin, Verus et Lucius, ils réparèrent les fautes de leurs prédécesseurs, et non contents de recouvrer ce que ceux-là avaient perdu, ils firent de nouvelles conquêtes. Commode étant monté sur le trône après la mort de Marc Antonin le philosophe, son père, et y ayant non seulement exercé d’horribles cruautés, mais s’y étant abandonné à des débauches monstrueuses, il fut tué par Marcia sa concubine, qui, dans un corps de femme, avait un courage d’homme. Les soldats de la garde n’ayant pu souffrir la rigueur avec laquelle Pertinax, qui lui avait succédé, les voulait obliger à garder la discipline, ils le tuèrent et mirent l’état sur le penchant de sa ruine, par la violence avec laquelle ils usurpèrent, au préjudice du sénat, le pouvoir d’élire les empereurs. L’autorité souveraine ayant été comme exposée en vente, Didius Julianus, porté par les intrigues ambitieuses de sa femme, l’acheta par un trafic dont il n’y avait point eu d’exemple jusqu’alors, et fut conduit au palais, non par le sénat ni par les compagnies des gardes, mais par une troupe de factieux, qui le mirent à mort avec la même insolence avec laquelle ils l’avaient élevé, de sorte qu’il ne parut que comme l’ombre d’un songe.
