CHAPITRE XVIII.
DU BAPTÊME. — SEPT LIVRES.
Les Donatistes essayant de se couvrir de l’autorité du bienheureux évêque et martyr Cyprien, j’ai écrit contre eux sept livres sur le Baptême. J’y ai enseigné qu’il n’y avait rien de tel pour réfuter les Donatistes, pour leur fermer la bouche et pour les empêcher d’opposer leur secte au catholicisme, que les lettres et la conduite de Cyprien. Partout où, dans ces livres, j’ai rappelé 1 que l’Eglise est sans tache et sans ride 2; il ne faut pas entendre qu’elle est ainsi actuellement, mais qu’elle se prépare à être ainsi quand elle apparaîtra dans sa gloire. Actuellement, en effet, les ignorances et les imperfections de ses membres lui donnent matière à dire chaque jour: « Pardonnez-nous nos offenses 3.» Dans le quatrième livre, quand j’ai dit: « Le martyre peut remplacer le baptême 4, »je n’ai pas donné un exemple assez convaincant en prenant celui du larron, duquel on ignore s’il a été baptisé. Dans le livre septième, à propos des vases d’or et d’argent placés dans la grande maison 5, j’ai suivi l’interprétation de Cyprien qui les a pris pour les bons, tandis qu’il estimait que les vases de bois et d’argile signifiaient les mauvais 6, et j’ai rapporté aux premiers cette parole : « Les uns sont des vases d’honneur, » et aux seconds celle-ci: « mais les autres d’ignominie 7. » Mais je trouve meilleure l’explication que plus tard j’ai rencontrée ou saisie dans Tychonius, et par laquelle il faut entendre que dans les uns et dans les autres il y en a qui méritent l’honneur, et ce ne sont pas seulement les vases d’or et d’argent: comme aussi parmi les uns et les autres il y en a qui sont dignes d’opprobre, et ce ne sont pas seulement les vases de bois et d’argile.
Cet ouvrage commence ainsi : « Dans les livres que j’ai écrits contre la lettre de Parmenien. ».
