CHAPITRE XVI.
DE LA CONCORDE DES ÉVANGÉLISTES. —QUATRE LIVRES.
Durant les mêmes années où je dictais peu à peu les livres sur la Trinité, j’en ai écrit -d’autres tout d’un trait, les intercalant entre les premiers. De ce nombre sont quatre livres de la Concorde des Evangélistes, composés contre ceux qui en soutiennent calomnieusement la discordance. Le premier livre est dirigé contre ceux qui honorent ou prétendent qu’ils honorent le Christ comme un sage, et qui ne veulent pas croire à l’Evangile, sous prétexte que l’Evangile n’a pas été écrit par lui, mais par ses disciples, lesquels, selon eux, lui auraient attribué, par erreur, la divinité. J’ai dit, dans ce livre: « que la race des Hébreux avait commencé a Abraham 1 » On pourrait croire en effet que ce nom d’Hébreux est une contraction de Abraheux; il est plus vrai de dire qu’ils ont été appelés ainsi de Héber, comme je l’ai exposé au long dans le sixième livre de la Cité de Dieu 2. Au second livre, traitant des deux pères de Joseph, j’ai dit qu’il avait été engendré par l’un, adopté par l’autre 3. Il fallait dire : adopté pour l’autre. Il avait été, ce qui est du moins plus probable, adopté d’après la loi pour le défunt, puisque celui qui l’a engendré avait épousé la femme de son frère mort. De même, quand j’ai dit: « Saint Luc monte à David par Nathan le prophète, par lequel Dieu fit expier à David son péché 4; » j’aurais dû dire par Nathan, nommé comme le prophète, afin qu’on ne pût pas croire que ce fut le même homme, tandis que ce fut un autre, mais du même nom. Cet ouvrage commence ainsi: « Entre toutes les « autorités divines. »
