CHAPITRE XXXI.
EXPOSITION DE SIX QUESTIONS CONTRE LES PAÏENS.
Sur ces entrefaites, on m’envoya de Carthage six questions que me proposait un ami que je désirais voir devenir chrétien; il me demandait de les résoudre contre les païens, notamment parce que plusieurs avaient été proposées, disait-il, par le philosophe Porphyre. Ce Porphyre n’est pas, je pense, celui de Sicile, dont la réputation est très-célèbre. J’ai réuni l’examen de ces questions en un livre peu étendu, dont le titre est : Exposition de six questions contre les païens. La première traite de la résurrection; la seconde de l’époque où a paru la religion chrétienne; la troisième de la distinction des sacrifices; la quatrième de cette parole : « On se servira pour vous de la même mesure dont vous vous serez servis 1; » la cinquième, du Fils de Dieu selon Salomon; la sixième, du prophète Jonas. Dans la seconde, j’ai dit : « Le salut donné par cette religion, la seule vraie, et la seule qui promette véritablement le véritable salut, n’a jamais manqué a personne, qui en fût digne; celui à qui il a manqué, c’est qu’il n’en était pas digne. » Je n’ai pas voulu faire entendre que chacun est digne du salut par ses oeuvres; mais comme s’exprime l’Apôtre : « Que c’est à cause de la volonté de celui qui appelle, et non à cause de leurs oeuvres, qu’il fut dit: L’aîné servira sous le plus jeune 2; » vocation qu’il assure appartenir au décret de la volonté divine. Aussi ajoute-t-il : « Ce n’est pas selon nos oeuvres, mais selon son décret et sa grâce 3. » De même également dit-il : « Nous savons que tout coopère au bien pour ceux qui aiment Dieu, pour ceux qui, selon son décret, sont appelés à être saints 4. » Il dit encore de cette vocation : « Qu’il vous rende dignes de sa sainte vocation 5.»
Ce livre, à la tête duquel j’ai placé une lettre ajoutée après coup (lettre 102 à Deogratias), commence ainsi: « Quelques-uns sont émus et demandent. »
