CHAPITRE LIV.
SEPT LIVRES DE LOCUTIONS.
J’ai composé sept livres sur sept livres des divines Ecritures: cinq de Moïse, un de Jésus, fils de Navé, et un des Juges, en notant les locutions de chacun de ces livres qui sont les moins usitées dans notre langue; quand on n’y fait pas assez attention en les lisant, on en cherche le sens, tandis que ce n’est qu’une façon de parler, et on en tire des explications qui sans doute ne sont pas toujours en opposition avec la vérité; ces explications toutefois ne s’accordent pas avec le sens que l’auteur a voulu leur donner, et on voit bien que c’est de sa part une simple sorte de locution. Il y a, il est vrai, dans l’Ecriture sainte, bien des obscurités qui s’éclairent quand on connaît le genre de la locution employée. Il faut donc connaître les passages dont le sens est clair et où l’on rencontre les mêmes genres de locutions, afin que là même où le sens est caché, cette connaissance vienne eu aide et le montre clairement à l’intelligence du lecteur.
Le titre de l’ouvrage est: Locutions de la Genèse, et ainsi des autres. Quand j’ai dit, dans le premier livre 1, qu’il est écrit : « Et Noé accomplit toutes les paroles que le Seigneur lui avait ordonnées, ainsi les accomplit-il 2, » et quand j’ai ajouté que cette locution était semblable à celle qui avait été employée dans la création, où il est écrit d’abord : « Et il fut fait ainsi; » et où il est dit ensuite: « Et Dieu fit;» cela ne me semble pas revenir tout à fait au même. Enfin, le sens même est caché dans le premier texte, et dans le second ce n’est qu’une façon de parler. L’ouvrage commence ainsi: « Les locutions des « Ecritures. »
