CHAPITRE LIX.
CONTRE GAUDENCE, ÉVÉQUE DES DONATISTES. — DEUX LIVRES.
Vers le même temps, Dulcitius, tribun et notaire, était en Afrique l’exécuteur des ordres impériaux contre les Donatistes. Il avait adressé des lettres à Gaudence, évêque des Donatistes de Tanuégadès, un des sept qu’ils avaient choisis pour les défendre dans notre conférence, l’exhortant de rentrer dans l’unité catholique et de ne pas allumer l’incendie où il menaçait de se consumer, lui et les siens avec l’église où il était; ajoutant ensuite que, s’ils croyaient leur cause juste, ils prissent la fuite, selon le précepte de N.-S. J. -C., plutôt que de se faire périr dans les flammes. Gaudence lui répondit deux lettres, l’une très-courte, attendu, disait-il, que le porteur était très-pressé; l’autre plus longue, par laquelle il essayait de répondre plus complètement et avec plus de soin. Le tribun Dulcitius jugea convenable de me les envoyer afin que je les réfutasse; je le fis pour toutes les deux en un seul livre. Ma réponse tomba entre les mains de Gaudence, et il me répliqua ce qui lui plut, ne donnant aucune raison, mais faisant plutôt voir qu’il n’avait pu ni se taire, ni me répondre. Bien que tout lecteur intelligent pût s’en apercevoir sans peine, et que la comparaison de nos deux écrits fût suffisante pour cela, je ne voulus pas cependant laisser sans réponse cet écrit quel qu’il fût. C’est ce qui fait que mes livres contre lui sont au nombre de deux. Cet ouvrage commence ainsi: « Gaudence, évêque des Donatistes de Tanuégadès. »
