CHAPITRE LIII.
DU MARIAGE ET DE LA CONCUPISCENCE, AU COMTE VALÈRE. — DEUX LIVRES.
J’ai écrit deux livres au comte Valère, homme illustre, parce que j’avais appris que les Pélagiens nous avaient dénoncé à lui comme condamnant le mariage, en affirmant l’existence du péché originel. Le titre de ces livres est: Du Mariage et de la Concupiscence. Nous y défendions, en effet, la bonté du mariage, afin qu’on ne pût pas penser qu’il est vicié par la concupiscence charnelle et la loi du corps combattant contre la loi de l’esprit; car la pudeur conjugale use bien pour la procréation des enfants de ce mal qui est dans la passion. Voici maintenant comment il y a deux livres: le premier vint aux mains de Julien le pélagien, qui écrivit contre lui quatre volumes, dont quelqu’un détacha quelques pages et les envoya au comte Valère, lequel me les adressa. Les ayant reçus, j’y répondis par mon second livre. Le premier commence ainsi: « Des hérétiques nouveaux, mon cher fils Valère; » et le second: « Au milieu des soins de votre état militaire. »
