PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME CXIII.
PREMIÈRE PARTIE DU PSAUME.
LE BAPTÊME DANS LA MER ROUGE.
Le but du Psaume est moins de raconter le passé que d’annoncer l’avenir. Les faits étaient prophétiques, le Psaume l’est aussi. Voilà pourquoi sa narration diffère quelque peu de l’histoire qui ne dit rien de ces tressaillements des montagnes et des collines. Par la foi nous sommes enfants d’Abraham, père de toutes les nations qui seront bénies dans le Christ. Or, l’Egypte d’où sortit Israël est la maison de l’affliction, la figure du monde oppresseur dont il faut nous séparer, et toutefois avec le secours de Dieu. Le prophète Michée nous montre aussi qu’il s’agit de nous, en nous parlant de péchés à submerger, et ces péchés sont les ennemis qui nous poursuivent quand nous abjurons le monde, La mer qui s’enfuit quand nous nous consacrons à Dieu, ce sont les obstacles qui s’aplanissent. Ce Jourdain qui retourne en arrière figure l’homme qui tournait le dos à Dieu, et qui retourne par la conversion à son créateur. Les montagnes et les collines qui bondissent sont les Apôtres et les prédicateurs qui s’applaudissent de nous avoir engendrés à Jésus-Christ ; parce qu’alors la terre s’est ébranlée , en présence du Seigneur, qui nous a ouvert, dans la pierre ou dans le Christ, les sources de la grâce.
