PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME LVIII.
PREMIÈRE PARTIE DU PSAUME. — HUMILITÉ.
Ce psaume désigne Jésus-Christ et l’Eglise sous la figure de David, comme sous cellé de Saül il désigne les Juifs et les impies. Saül ne put cerner la maison où David se cachait; les Juifs ne purent empêcher ni la vérité de la résurrection d’être connue, ni les Apôtres de la prêcher. Jamais la force dont ils se vantaient n’a été capable de prévaloir contre l’humilité du Sauveur, car Dieu a soutenu cette vertu de son Fils; il a fait connaître ce qu’elle couvrait de son voile; il l’a récompensée. En effet, le Seigneur a manifesté la divinité de Jésus-Christ malgré les ignominies de sa passion ; puis il a récompensé son humilité en amenant au repentir et à la foi les Gentils et une partie des Juifs. Ceux d’entre eux qui n’ont fait ni aveu ni pénitence de leur faute, sont la preuve que nous ne devons chercher notre force qu’en Dieu, et. doivent nous servir d’exemple, car ils ont été dispersés et tous leurs desseins contre le Christ sont devenus inutiles. Ceux au contraire qui ont profité de la mort du Sauveur ont trouvé dans l’humilité le principe de leur perfection et le pardon de Dieu; de la sorte, et par l’effet de sa miséricorde ou de sa vengeance, le Seigneur domine les pécheurs et les justes, les Juifs et les Gentils.
