DISCOURS SUR LE PSAUME CXXIX.
SERMON AU PEUPLE.
L’ESPÉRANCE DU PÉCHEUR.
Du fond de l’abîme le Prophète a crié vers le Seigneur. Cet abîme est celui du péché, et l’homme qui a pu y tomber ne saurait s’en relever par lui-même. Crier c’est déjà en sortir ; compter sur soi-même, ou s’abandonner au mal par désespoir, c’est dédaigner le secours divin, et Jésus-Christ est venu nous soulever afin de nous faire crier. C’est donc le pécheur qui crie, et il crie par espérance, et cette espérance lui vient de Jésus-Christ, dont la loi nous apprend à supporter les pécheurs sans donner à leurs fautes aucun assentiment. Comme nos fautes, quoique légères, sont nombreuses néanmoins, crions vers le Seigneur, et attendons de lui la vie éternelle qui commencera par notre résurrection, basée sur celle de Jésus-Christ qui a pris notre chair, pour mourir et ressusciter à la vigile du matin; espérons jusqu’à la nuit, ou jusqu’à la mort. Lui seul est ressuscité pour ne plus mourir, et nous faire espérer une semblable résurrection. L’espérance est la garantie de la vertu, mais n’espérons pas les biens de cette vie, que n’ont recherchés ni les martyrs ni le Divin Maître. En résumé, espérons dans la miséricorde de celui qui veut nous racheter, qui le peut seul parce que seul il est sans péché.
