DISCOURS SUR LE PSAUME CXXXVII.
SERMON AU PEUPLE EN LÀ FÊTE DE SAINTE CRISPINE.
GLOIRE A DIEU.
Le psaume est une confession, non des péchés, mais des louanges, comme celle de Jésus-Christ dans l’Evangile ; et confesser Dieu de tout son coeur, c’est lui offrir un holocauste de louanges, ou le sacrifice parfait, qui est le chant avec les anges, ou du ce bonheur spirituel que l’on peut goûter ici-bas, même au milieu des tourments, qui est offert à Dieu dans son temple ou dans l’âme, et dans les biens qu’il nous a procurés. Nous confesserons la miséricorde qui prend le pécheur en pitié, et nous incline vers les pauvres, et la vérité par laquelle Dieu accomplit ses promesses, et que nous devons exercer dans nos jugements. Dieu a glorifié son saint nom en choisissant la race d’Abraham, d’où est issu le Christ qui a envoyé les apôtres prêcher l’Evangile. Hâtez-vous de m’exaucer, dit le Prophète qui sait ce qu’il doit demander à Dieu, qui demande, comme Crispine, les biens éternels. Il demande en effet la multiplication, non de la famille, ni des richesses, mais de son âme. Les vices sont dans l’âme, et le Prophète veut être multiplié en vertu. — Rois de la terre, confessez Dieu : c’est ce qu’ils font chaque jour ; qu’ils s’humilient parce qu’ils ont entendu les oracles des Ecritures, aujourd’hui prêchées sur toute la terre, comme le figurait à Gédéon l’aire trempée de rosée. Qu’ils chantent, non leur gloire, mais celle de Dieu; qu’ils soient humbles, parce que Dieu regarde favorablement les humbles, et ne voit les orgueilleux que de loin ou en s’éloignant d’eux. Marcher dans la tribulation, c’est marcher en cette vie qui est pleine de tribulations, et la vie éternelle est au prix de notre patience. La main de Dieu ou bien s’appesantit sur nous à cause du péché, ou bien nous venge de ceux qui nous insultaient et dont plusieurs ont embrassé la foi; sa droite nous sauve, parce que sa droite est la place des bonnes oeuvres, tandis que la gauche est celle des biens d’ici-bas que Dieu n’accorde pas toujours à ses élus. Seigneur, vous rendrez pour moi, c’est-à-dire vous me vengerez de mes ennemis, ou vous payerez ma dette envers le Seigneur, car le Christ qui ne devait rien à payé pour nous. La miséricorde du Seigneur est pour l’éternité et non pour un temps : puisse-t-il ne pas mépriser l’ouvrage de ses mains!
