29.
En rapprochant ces deux époques, nous remarquons une profonde différence. Au pied du Sinaï, le peuple, saisi de frayeur; n'osait approcher du lieu où le Seigneur donnait sa loi1 ; tandis qu'au Cénacle, le Saint-Esprit est descendu sur ceux qui se tenaient assemblés en attendant l'accomplissement de la promesse. Là, le doigt de Dieu a travaillé sur des tables de pierre; ici, dans le coeur des hommes. Là, le Seigneur donna sa loi extérieurement, afin d'effrayer les pécheurs; ici, il la donne intérieurement, pour leur propre justification. « Vous ne commettrez pas l'adultère, vous ne serez point homicide, vous ne convoiterez pas, et, s'il est d'autres préceptes écrits sur ces tables de pierre, ils se résument tous dans ce seul commandement: Vous aimerez votre prochain comme vous-même. La charité pour le prochain s'abstient de faire le mal. La plénitude de la loi, c'est la charité2 ». Cette charité n'a pas été écrite sur des tables de pierre, mais « elle a été répandue dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné3 ». Donc, la loi de Dieu, c'est la charité. « La prudence de la chair ne lui est pas soumise, et cette soumission lui est impossible4 ». Or, pour effrayer cette prudence de la chair, les oeuvres de la charité furent écrites sur des tables de pierre; c'était la loi des oeuvres, la lettre qui tue le prévaricateur. Mais lorsque la charité elle-même est répandue dans le coeur des croyants, c'est alors la loi de la foi et l'esprit vivifiant celui qui a la charité.
