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Que sont donc ces lois de Dieu, écrites par Dieu lui-même dans les coeurs, si ce n'est la présence même du Saint-Esprit qui est le doigt de Dieu? Par le fait même de sa présence en nous, il répand la charité dans nos coeurs, et cette charité n'est autre chose que la plénitude de la loi et la fin du précepte. Dans le Testament Ancien, faisons d'abord la part des sacrements qui n'étaient que l'ombre des sacrements futurs, comme la circoncision, le sabbat, d'autres observances spéciales à tel jour, les cérémonies qui entouraient la manducation de certaines nourritures1, les rites multipliés des sacrifices et des oblations, toutes choses appropriées à la vétusté et au joug servile de la loi charnelle. Il contient aussi les préceptes de la justice, les mêmes que nous sommes encore tenus d'observer aujourd'hui et qui sont contenus sans aucune figure dans les deux tables du Sinaï ; tels sont par exemple : « Vous ne commettrez ni l'adultère ni l'homicide, vous ne convoiterez pas, et s'il est quelque autre commandement, vous le trouverez résumé dans celui-ci : Vous aimerez votre prochain comme vous-même2 ». Enfin ce même Testament abonde en promesses terrestres et temporelles, annonçant les biens de cette chair corruptible et sous la forme desquels nous trouvons la figure des biens éternels et célestes, les seuls dont s'occupe directement le Nouveau Testament. Maintenant, en effet, ce qui nous est promis c'est le bien du coeur, le bien de l'esprit, le bien de l'âme, c'est-à-dire le bien spirituel; et tel est le sens de ces paroles : « Je graverai mes lois dans deux esprit, et je les imprimerai dans leur coeur ». C'était prédire assez clairement qu'ils n'auraient plus à craindre une loi terrifiant extérieurement par des menaces, mais qu'ils aimeraient la justice même de la loi habitant dans leur coeur.
