47.
Ce discours fit une si forte impression sur l’esprit des soldats, que Magnence, qui en appréhendait les suites, obtint à peine audience. Ayant dit qu’il accepterait volontiers la paix, il remit l’assemblée au jour suivant, auquel il promit d’expliquer plus au long ses sentiments, après avoir eu le temps de délibérer. L’assemblée ayant été rompue de la sorte, Marcellin emmena Philippe chez lui. Magnence faisant réflexion sur cette affaire, douta s’il devait renvoyer Philippe sans lui rien accorder, ou le retenir contre le droit des ambassadeurs. Il fit ensuite un festin aux gens de commandement, durant lequel il déclara ses intentions. Ayant assemblé son armée le jour suivant, il leur fit un récit plein d’exagération des violences avec lesquelles Constance les avait traites, de la nécessité où ils s’étaient trouvés de délivrer l’état de cette bête furieuse, et de la violence qu’ils lui avaient faite quand ils l’avaient revêtu de la souveraine puissance.
