8.
« Qu’ils chantent ses louanges au son du tambour et du psaltérion ». Pourquoi choisir ici le tambour et le psaltérion? Afin qu’on ne loue pas Dieu de la voix seulement, mais aussi par les oeuvres. Chanter sur le tambour ou sur le psaltérion, c’est joindre la main àla voix. De même pour toi, lorsque tu chantes l’Alleluia, si ta main donne le pain à celui qui a faim, revêt celui qui est nu, donne l’hospitalité à l’étranger, alors ta voix n’est point seule pour chanter, ta main chante aussi, l’action est en accord avec les paroles. Tu as pris la harpe en main, et les doigts et la langue sont en harmonie. Ne passons pas sous silence la signification mystérieuse du tambour et du psaltérion. Le tambour est formé d’une peau tendue, le psaltérion de cordes tendues aussi. L’un et l’autre de ces instruments désignent la chair crucifiée. Il chantait admirablement sur le tambour et sur le psaltérion, celui qui disait: « Le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde1 ». Or, il l’engage à prendre le psaltérion et le tambour, celui qui aime le cantique nouveau, et qui te donne cette leçon: « Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à soi-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive2 ». Qu’il ne quitte point le psaltérion, ne quitte point le tambour, qu’il s’étende sur le bois et dessèche la convoitise de la chair. Plus les cordes sont tendues, plus le son en est aigu. Que dit saint Paul, afin de rendre un son plus aigu sur le psaltérion? « J’oublie ce qui est en arrière, je m’étends vers ce qui est devant moi, poursuivant la palme de la vocation éternelle3 ». L’Apôtre s’étendait pour ainsi dire, et sous le doigt du Christ il rendait le son harmonieux de la vérité. « Chantez ses louanges sur le psaltérion et sur le tambour ».
