CHAPITRE XIX. DEUX ERREURS AU SUJET DE LA VIRGINITÉ ET DU MARIAGE.
19. Peut-être serait-il venu à la pensée de quelqu'un, de croire que la récompense serait la même pour ceux qui se contentent du bien et pour ceux qui s'élèvent au plus parfait. Voilà pourquoi j'ai cru devoir réfuter l'opinion de ceux qui, dans ce but, donnaient une fausse interprétation à ces paroles de l'Apôtre : « Je pense que c'est là un bien a cause de la nécessité présente ». De là en effet ils prétendaient conclure que si la virginité est utile, ce n'est pas à raison de la récompense céleste, mais uniquement pour la vie présenté, et il s'ensuivait que dans l'éternité, les vierges n'obtiendraient exactement que la récompense réservée aux autres. Cette discussion du texte m'a ensuite amené à ces autres paroles : « Ils éprouveront la tribulation de la chair; mais pour moi je vous épargne ». Alors j'ai attaqué d'autres ennemis, qui loin d'égaler le mariage à la virginité, condamnaient le managé d'une manière absolue C'était une autre erreur. En se fuyant réciproquement, ces deux erreurs se combattent l'une l'autre, parce qu'elles ne veulent point du juste milieu de la vérité. En restant dans ce milieu, en nous appuyant sur la droite raison et sur l'autorité des saintes Ecritures, il est évident pour nous, d'abord que le mariage n'est point un péché, ensuite qu'il est inférieur en dignité et en mérite à la continence virginale, voire même au veuvage.
