CHAPITRE V. LA PLUS BELLE GLOIRE DES VIERGES.
5. Que les vierges ne s'attristent donc pas de ne pouvoir, comme Marie, unir la maternité charnelle à la virginité. En effet, celle-ci ne pouvait enfanter convenablement que Celui dont la naissance miraculeuse est sans égale dans la nature. Remarquons toutefois que cet Enfant de la plus sainte des Vierges est une véritable gloire pour les autres vierges; car , en accomplissant la volonté du Père céleste , elles deviennent réellement avec Marie, mères de Jésus-Christ. N'avons-nous pas rapporté plus haut cette sentence du Sauveur. « Quiconque fait la volonté de mon Père qui est au ciel, devient mon frère et ma soeur et ma mère?» Tous ces degrés de parenté se réalisent spirituellement dans le peuple que Jésus-Christ s'est acquis par son sang. Les hommes justes et les saintes femmes deviennent ses frères et ses soeurs, puisqu'ils doivent partager avec lui l'héritage céleste. Sa mère, c'est l'Eglise tout entière, qui, par la grâce de Dieu, lui enfante chaque jour de nouveaux membres, c'est-à-dire des fidèles. Sa mère, c'est aussi toute âme pieuse accomplissant la volonté de son Père, par la fécondité de la charité qu'il dépose dans tous ceux qu'il enfante, jusqu'à ce qu'il soit formé en eux1. Donc, en faisant la volonté de Dieu, Marie qui n'est Mère de Jésus-Christ que corporellement, est devenue spirituellement et sa Mère et sa Soeur.
Gal. IV, 19. ↩
