CHAPITRE XXV. LA RÉCOMPENSE ÉTERNELLE PRÉDITE PAR ISAIE.
25. L'Esprit-Saint a daigné lui-même confondre l'impudence et la folie de ces obstinés; il a victorieusement triomphé de leurs attaques furibondes, en entourant la vérité d'un mur infranchissable. En parlant des eunuques il avait dit : « Je leur donnerai dans ma maison la place par excellence, une gloire beaucoup plus belle qu'aux fils et aux filles». Puis craignant qu'un oeil trop charnel ne voie dans ces paroles une promesse temporelle, il ajoute aussitôt : « Je leur donnerai un nom éternel qui ne leur fera jamais défaut1. C'est comme s'il eût dit : Pourquoi tergiverser, aveuglement impie , pourquoi tergiverser ? Pourquoi envelopper des ombres de ta perversité une vérité si pure ? Devant cette éclatante lumière des Ecritures, pourquoi chercher à invoquer des ténèbres accusatrices? Pourquoi ne promettre à la sainte continence qu'une récompense temporelle ? « Je leur donnerai un nom éternel! » Pourquoi ne supposer qu'un but purement humain à ceux qui ont conservé intègre leur virginité, et qui ne renoncent pas aux jouissances de la chair que pour donner toutes leurs pensées à Dieu, et chercher en tout à lui plaire? « Je leur donnerai un nom éternel ! » Sur quoi vous appuyez-vous pour. soutenir qu'il ne s'agit que de la terre, dans ce royaume des cieux pour lequel ils ne reculent devant aucune des exigences de la virginité ? « Je leur donnerai un nom éternel ! » Ce mot ne signifie-t-il à vos yeux qu'un nom durable? Ecoutez donc cette accumulation, cette insistance: « Et ce nom ne défaillira jamais ! » Que cherchez-vous de plus? Que voulez-vous de plus ce nom éternel, quel qu'il soit, avec sa signification évidente d'une gloire propre et excellente, est réservé aux eunuques de Dieu, à l'exclusion du grand nombre, alors même ,que tous seraient dans le même royaume et dans la même demeure. La propriété essentielle d'un nom, n'est-elle pas de distinguer de tous les autres ceux qui l'ont reçu?
Is. LVI, 4, 5. ↩
