CHAPITRE XXX. LA VIRGINITÉ, OEUVRE DE SURÉROGATION ET NON DE PRÉCEPTE.
30. Et vous qui n'avez pas fait ce voeu, emparez-vous-en, si vous le pouvez1 ; courez sans relâche, afin d'arriver au but2. Apportez chacun votre victime et entrez dans le sanctuaire du Seigneur3. Pourtant aucune nécessité ne vous contraint; vous êtes libres. Il est dit : « Tu ne commettra point d'adultère, tu ne tueras point4 » ; mais il n'est pas dit vous ne vous marierez pas. Là s'impose le précepte, ici s'offre le conseil. Suivez-le et vous serez glorifiés; mais en résistant au précepte vous seriez condamnés. Dans l'un, Dieu nous impose un devoir; dans l'autre, si nous faisons plus que ce qui nous est commandé, le Seigneur nous le rendra au centuple5. N'oubliez pas que dans la demeure éternelle, il y aura, quelle qu'elle soit, une place plus excellente que celle des fils et des filles. N'oubliez pas qu'il y aura là un nom éternel6. Qui nous expliquera ce que doit être ce nom? Quel qu'il soit, il est certain qu'il sera éternel. Cette foi, cette espérance et cet amour vous ont rendus capables non pas seulement d'éviter les unions défendues, mais encore de vous élever au-dessus même de ce qui vous est permis.
