8.
C’est là, mes frères, une parole sûre: mais veillez à faire de bonnes oeuvres. Touchez du psaltérion, en obéissant aux préceptes ; touchez de la harpe, en souffrant les maux de ce monde. Vous venez d’entendre cette parole d’Isaïe: « Partage ton pain avec celui qui a faim1 ». Ne va pas croire qu’il suffise de jeûner. Ton jeûne peut t’affliger, mais sans soulager le pauvre. Tes angoisses te seront fructueuses, quand elles soulageront la peine des autres. Voilà que tu refuses quelque chose à ton âme, à qui donneras-tu ce que tu t’es retranché? Où mettras-tu ce que tu as ainsi épargné? Combien le dîner dont aujourd’hui nous nous sommes privés aurait pu nourrir de pauvres! Jeûne donc de manière à te réjouir de ton dîner qu’un autre aura mangé, afin que tu sois exaucé dans tes prières. Le Prophète nous dit au même endroit: « Lorsque tu auras de bon coeur partagé ton pain avec celui qui a faim, tu parleras encore que je dirai: Me voici2 ». On fait souvent l’aumône avec chagrin et avec murmure, pour échapper aux importunités d’un mendiant, et non pour soulager la faim qui le presse. Or, Dieu aime celui qui donne avec joie3. Si tu ne donnes ton pain qu’avec tristesse, ton pain est perdu comme ton mérite. Agis donc de bon coeur, afin que celui qui voit à l’intérieur te dise : « Me voici » , quand tu parleras encore. Comme Dieu accueille promptement les prières de ceux qui font le bien! et les oeuvres qui justifient un homme en cette vie, ce sont le jeûne, l’aumône et la prière. Veux. tu que ta prière vole jusqu’à Dieu? donne-lui deux ailes : le jeûne et l’aumône. Puisse-t-il nous trouver tels; afin que la lumière de Dieu nous trouve en sûreté, comme la vérité de Dieu, quand viendra nous délivrer de la mort celui qui est venu subir la mort pour nous. Ainsi soit-il!
