2.
Quel est donc l’avertissement que nous donne le Prophète dans ce cantique où nous devons reconnaître notre voix, si toutefois nous entrons dans les sentiments qu’il expime? ce Dieu est notre refuge et notre force1 ». Certains asiles sont quelquefois peu sûrs, et s’y abriter c’est s’exposer plutôt que se préserver. Ainsi, par exemple, tu as recours à un homme élevé dans le monde pour t’en faire un ami puissant; tu vois un refuge près de lui. Et telle est néanmoins l’inconstance des choses de la terre, et chaque jour on voit tomber tant d’hommes puissants, qu’après avoir choisi un tel asile, c’est alors redoublent tes craintes. Auparavant tu ne craignais que pour toi, mais depuis que cet homme est ton appui, tu crains aussi pour lui. Plusieurs, en effet, qui avaient eu recours à de les protections, ont été recherchés à la chute de leurs protecteurs; et nul ne les eût inquiétés, s’ils n’eussent recherché ces appuis. Pour nous, tel n’est point notre appui, mais notre appui est la force même. Nous y réfugier, c’est y trouver la sûreté.
Ps. XLV, 2. ↩
