17.
Vous citez également ces paroles de saint Basile : «Si la chasteté est une vertu, et que le corps soit substantiellement mauvais, il est impossible de trouver un corps chaste, car un corps d'iniquité ne deviendrait jamais un corps de vertu. Or, quand le corps est sanctifié, il devient un corps de vertu, de telle sorte que la vertu est en communion avec le corps, et le corps avec la vertu par laquelle il devient le temple de Dieu. Par conséquent, si tout corps était substantiellement fornicateur, il serait impossible d'y trouver la chasteté, et nous pourrions voir un mal substantiel dans la nature même des corps. Au contraire, si nous admettons avec la foi catholique, que les corps peuvent arriver à un tel degré de mérite, d'honneur et de pureté, qu'ils deviennent le temple de Dieu, le tabernacle a du Fils, et la demeure du Père et du Fils, la doctrine Manichéenne n'est-elle point, «par le fait, convaincue de crime et de folie? » Se peut-il rien de plus vrai et de plus conforme à la foi catholique? Saint Basile, en effet, se proposait de réfuter les Manichéens qui pensent et affirment que les corps ont été formés par cette nation des ténèbres, nature essentiellement mauvaise et coéternelle à Dieu, et qu'ils sont dès lors immuablement mauvais. Par là même il confirmait la croyance de tous ceux qui, dociles aux enseignements de la foi chrétienne, professent qu'ici-bas notre corps est corruptible, et un fardeau pour notre âme1 ; que ce n'est pas dans de telles conditions qu'il fut créé primitivement et placé dans le paradis terrestre; que loin de rester tel pour toujours, il: deviendra incorruptible et immortel, et alors il sera réellement le temple de Dieu, orné de la pureté conjugale viduelle ou virginale. Pour le moment la chair convoite contre l'esprit, et l'esprit contre la chair2, car l'esprit ne veut pas que le corps fasse de ses propres membres des armes d'iniquité3.
