21.
Je sais ce que vous murmurez en secret. Dites-le tout haut, je vous prie, nous vous écoutons. A la fin de l'ouvrage que je réfute, c'est-à-dire dans la dernière partie du quatrième livre, vous vous écriez : «Saint Jean de Constantinople nie la présence du péché originel dans les enfants. En effet, dans une homélie qu'il adresse aux fidèles baptisés, il leur dit : Béni soit Dieu qui seul a opéré des prodiges, a créé toutes choses, et change toutes choses. Ceux qui naguère étaient retenus captifs, goûtent maintenant le calme de la liberté; ceux qui erraient tristement dans l'erreur, sont aujourd'hui citoyens de l'Eglise; ceux qui étaient plongés dans la confusion du péché, possèdent aujourd'hui l'héritage de la justice. Non-seulement ils sont libres, mais ils sont saints; non-seulement saints, mais justes; non-seulement justes, mais enfants de Dieu; non-seulement ses enfants, mais ses héritiers; non-seulement ses héritiers, mais les frères de Jésus-Christ; non-seulement ses frères, mais ses cohéritiers ; non-seulement ses cohéritiers, mais ses membres; nonseulement ses membres, mais ses temples; non-seulement les temples, mais les organes du Saint-Esprit.Vous voyez quelles largesses nous recevons par le baptême ; et pourtant il en est qui pensent que la grâce céleste consiste uniquement dans la rémission des péchés : et nous venons de lui trouver dix effets principaux. Telle est aussi la raison pour laquelle nous baptisons les enfants; sans doute, ils ne sont pas souillés par le péché, mais nous voulons ajouter en eux la sainteté, la justice, l'adoption, l'héritage, la fraternité de Jésus-Christ ; nous voulons qu'ils deviennent ses membres1 ».
Homélie aux Néophytes. ↩
