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Vous êtes vaincu de tous les côtés à la fois, car les témoignages des saints docteurs sont d'une clarté éblouissante. Vous allez en juger vous-même. Voici d'abord Ambroise de Milan, dont Pélage, votre maître, a chanté les louanges, quand il s'écrie: «Ses livres sont la plus belle expression de la foi romaine; il tient tellement le premier rang parmi les écrivains latins que ses ennemis eux-mêmes ne sauraient surprendre en défaut ni sa foi, ni ses commentaires sur l'Ecriture ». C'est ensuite saint Jean de Constantinople, dont vous avez dit vous-même, dans le libelle auquel je réponds, qu'il occupe le premier rang parmi les savants et les saints. C'est saint Basile, sur qui vous pensiez vous appuyer, en citant de lui certaines paroles entièrement étrangères au sujet qui nous occupe. C'est... mais pourquoi rappeler le nom de tous les autres ? est-ce que l'accord unanime de tant de grands hommes ne devrait pas vous ébranler? Est-ce donc là, selon votre expression criminelle et audacieuse, une conspiration d'hommes perdus? Dans l'Eglise catholique, la saine doctrine s'est toujours affirmée avec zèle et avec éclat; ses défenseurs ont toujours été munis de puissantes armes spirituelles et ont toujours engagé contre les hérétiques une guerre sans merci ; à leur mort, ils se sont endormis sur le sein de la paix et sur les lauriers dus à leurs travaux. Un seul, dites-vous, en me désignant, un seul est sorti des rangs et désire que l'on sache qu'il soutient tout l'effort de la bataille. Non, je ne suis pas seul, car j'ai avec moi, pour moi et contre vous, cette multitude de saints docteurs qui répondent de notre salut et même du vôtre, si vous voulez écouter les leçons de la sagesse.
