24.
Écoutez donc, Julien, le langage éminemment catholique de l'évêque de Constantinople. Dans sa lettre à Olympiade, nous lisons : «Quand Adam pécha, son crime fut grand, le genre humain tout entier fut enveloppé dans une condamnation générale, et il dut l'expier dans la douleur et les larmes ». Parlant de la résurrection de Lazare, le même docteur disait : «Jésus-Christ pleurait, se demandant comment notre pauvre mortalité avait pu tomber assez profondément pour renoncer aux a choses du ciel et s'attacher à celles d'ici-bas. Jésus-Christ pleurait en voyant que le a démon avait rendu mortels des hommes a qui auraient pu être immortels1 ». Pouvait-on s'exprimer plus clairement? Et vous, qu'allez-vous répondre? Si Adam par son péché a attiré une condamnation générale sur le genre humain tout entier, l'enfant en naissant peut-il ne pas être condamné? Et qui donc le délivrera de cette condamnation, si ce n'est Jésus-Christ? Si même dans la personne de Lazare il est dit de notre mortalité qu'elle a perdu les choses du ciel pour aimer les choses inférieures, quel mortel oserait dire qu'il n'appartient ni à cette faute ni à cette chute qui a fait déchoir le premier homme de cette vie éternelle qu'il aurait possédée s'il n'avait point péché ? Si le démon a rendu mortels ceux qui auraient pu être immortels, comment se fait-il que les enfants meurent, s'ils restent absolument étrangers à la souillure du premier homme? Enfin, si même les enfants sont arrachés à l'empire de la mort, n'est-ce pas par Celui en qui tous seront vivifiés ?
Homélie sur la Résurrection de Lazare. ↩
