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Traité des noms divins
§ 21.
— Le mal n'appartient non plus à aucun être. Si tout procède, en effet, du Bien, si le Bien est partout présent et enveloppe tout être, ou bien le mal sera absent de tout être, ou alors il faudra qu'il appartienne au Bien lui-même; or il ne saurait pas plus appartenir au Bien lui-même que le froid n'appartient au feu, ni la puissance de perversion à ce qui a le pouvoir de changer le mal en Bien. Au reste, si le mal appartenait au Bien comment se trouverait-il en lui? Dira-t-on qu'il procède du Bien? Ce serait absurde et impossible. Les Ecritures ont rai son de l'affirmer, « si l'arbre est bon, comment porterait-il de mauvais fruits? (Matt. VII, 18) » et l'inverse n'est pas moins vrai. Mais si le mal ne procède pas du Bien, il est clair qu'il faut lui assigner un autre principe et une autre cause. Car ou le mal procède du Bien, ou le Bien du ruai, et si les deux termes de l'alternative sont également impossibles, il faudra alors assigner et au Bien et au mal un autre principe, une autre cause. Là où nous trouvons deux termes, nous savons que nous n'avons pas atteint au vrai Principe, car l'unité est le principe de toute dualité. Or il serait absurde qu'une seule et même réalité produisît et fît exister deux effets totalement opposés, que le Principe absolu ne fût ni simple ni unitaire, mais divisé et double, et opposé à soi-même et sujet à mutation interne.
Mais il n'est pas moins impossible de concevoir à l'origine des êtres deux Principes opposés qui lutteraient entre eux et dont la lutte se manifesterait à l'intérieur de l'univers: en ce cas Dieu même n'échapperait ni au souci ni à la contrariété, puisqu'un autre Principe viendrait le troubler. De plus l'univers entier serait voué au désordre et connaîtrait un perpétuel combat. Or, le Bien unit tous les êtres par de mutuelles amitiés et les saints théologiens le célèbrent sous les noms de Paix absolue et de Donneur de paix (Jean, XII, 27). C'est ainsi que tous les êtres bons sont liés d'amitié et vivent en harmonie, car ils pro cèdent d'une Vie unique et sont ordonnés en vue d'un Bien unique; par leur mutuelle bienveillance et grâce à leur similitude ils constituent une seule famille.
Le mal n'est pas divin. Mais il n'est pas vrai non plus que Dieu soit source du mal, car il faudrait nier sa bonté pour refuser de dire qu'il ne produit et ne met au jour que des oeuvres bonnes. Et ne croyons pas qu'il n'opère le bien qu'à de certains moments et qu'il lui advienne à d'autres de s'abstenir ou de ne pas étendre son action au monde entier, car cette hypothèse nous forcerait à lui attribuer changement et mutation; et en cela précisément qu'il a de plus divin, sa voir sa nature de cause. Ajoutons que si le Bien constitue la substance même de Dieu, supposer que celui-ci puisse échapper parfois au Bien, c'est affirmer nécessairement que tantôt il est être et tantôt néant. Mais si l'on prétend que c'est par participation qu'il reçoit le Bien, il faudra dire alors qu'il le reçoit d'ailleurs et que tantôt il le possède et tantôt en est privé. Concluons que le mal ne procède point de Dieu ni n'appartient à Dieu, ni de façon absolue ni de façon provisoire.
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Schriften über "Göttliche Namen" (BKV)
§ 21.
Aber auch in den (existierenden) Dingen ist das Übel nicht. Denn wenn alle Wesen aus dem Guten stammen und das Gute in allen ist und alle umschließt, so kann das Übel entweder überhaupt nicht in den (existierenden) Dingen sich finden oder es muß im absoluten Guten sein. Im Guten aber ist es auf keinen Fall (ist doch das Kalte nicht im Feuer), und die Verschlechterung ist ebensowenig in dem Guten, das ja selbst das Böse zu Gutem macht. Wenn es aber darin sein sollte, wie wird das Böse im Guten sein? Die Annahme, daß es aus ihm stamme, ist eine Absurdität und Unmöglichkeit. „Ein guter Baum kann ja“, wie die Wahrheit der Schrift sagt, „keine bösen Früchte hervorbringen.“ Und auch nicht das Umgekehrte. Wenn aber das Böse nicht aus dem Guten ist, so stammt es offenbar aus einem anderen Prinzip und Ursprung. Denn entweder wird das Böse aus dem Guten oder das Gute aus dem Bösen stammen, oder es wird, wenn das nicht möglich ist, sowohl das Gute als auch das Böse aus einem anderen Prinzip und S. 87 Ursprung kommen. Denn keine Zweiheit ist Ausgangspunkt, wohl aber ist die Einheit Ursprung jeder Zweiheit. Nun ist es doch absurd, daß aus Einem und dem Gleichen zwei gänzlich entgegengesetzte Dinge hervorgehen und ein Sein haben und daß der Ursprung selbst nicht einfach und einartig, sondern geteilt, zweigestaltig, mit sich selbst im Widerstreit und sich entfremdet sei. Unmöglich fürwahr kann es zwei entgegengesetzte Uranfänge der Dinge untereinander und im Universum geben, die miteinander im Kampfe lägen. Denn wenn man das zugeben wollte, dann würde auch Gott nicht frei von Leid und Unlust sein, da es etwas gäbe, was auch ihm lästig fiele. Alles würde dann voll Unordnung und in einem beständigen Kriege sein. Und das Gute läßt doch alle Wesen an Freundschaft teilnehmen und wird von den Hagiographen als der absolute Friede und als Friedenspender gepriesen. Deshalb sind die guten Wesen alle sich befreundet und in harmonischer Eintracht, Sprößlinge eines Lebens und zu einem Guten zusammen hingeordnet, milde, ähnlich und freundlich gegeneinander. Demnach ist das Übel (das Böse) nicht in Gott, und das Böse ist kein Innergöttliches. Aber auch nicht aus Gott ist das Böse. Denn entweder ist er nicht gut oder er macht gut und bringt Gutes hervor; keineswegs steht es so, daß er bald Gutes, und zwar einiges, hervorbringt, bald aber es nicht hervorbringt und nicht alles Gute ins Dasein ruft, denn hierbei müßte er eine Umwandlung und Veränderung erleiden, und das sogar in dem Allergöttlichsten, nämlich in der Verursachung. Ist nun in Gott das Gute seine Wesenheit, so wird der einer Umwandlung aus dem Guten unterworfene Gott bald sein, bald nicht sein. Hat er das Gute nur durch Teilnahme, so wird er es von einem andern haben und wird es bald besitzen, bald nicht besitzen. Folglich ist das Böse nicht aus Gott und nicht in Gott, weder einfachhin noch zeitweilig. S. 88