21.
Le psaume est terminé, mais arrêtons-nous quelque peu sur ces deux derniers versets: ils nous prémunissent en effet contre le désespoir qui nous empêcherait d’entrer dans cette construction. « C’est la postérité de ses serviteurs», dit le Prophète, « qui doit habiter Sion ». Mais « cette postérité de ses serviteurs», quelle est-elle? Ce sont les Juifs, me diras-tu peut-être, les Juifs nés d’Abraham mais nous, qui ne sommes point issus d’Abraham , comment habiterons-nous cette cité? Ils ne sont point de la race d’Abraham, ces Juifs auxquels il fut dit: « Si vous êtes les fils d’Abraham, faites les oeuvres d’Abraham1 ». C’est donc la postérité de ses serviteurs, ou ceux qui imiteront la foi de ses serviteurs, qui habiteront cette ville. Enfin le dernier verset nous explique le précédent. Dans la crainte que tu ne vinsses à croire que ces paroles : « Elle servira d’asile à la postérité de ses serviteurs », s’appliquent aux Juifs, et à dire: Nous sommes la postérité des nations qui ont adoré les idoles, et rendu un culte aux démons; qu’avons-nous à espérer dans cette cité? voilà que le Prophète rassure tes espérances et ajoute: «Elle sera l’asile de ceux qui aiment le nom du Seigneur». Car la postérité de ses serviteurs est dans ceux qui aiment son nom. Et comme ses serviteurs ont l’amour de son nom, quiconque aime son nom peut se dire de la postérité de ses serviteurs; et quiconque n’aime point son nom doit renier qu’il appartienne à cette postérité.
Jean, VIII, 39. ↩
