10.
« Seigneur qu’est-ce que l’homme, pour vous faire connaître à lui1? » Il est tout ce qu’il est, précisément parce que vous « vous êtes fait connaître à lui » . « Qu’est-ce que l’homme, pour vous révéler à lui, ou le fils de l’homme, pour que vous songiez à lui?» Vous songez à lui,vous l’aimez, vous lui assignez son prix, vous le mettez en son rang, vous savez au-dessous de qui vous le placez, au-dessus de qui vous l’élevez. Car estimer c’est assigner un prix. Quel prix a donc assigné à l’homme Celui qui a donné pour l’homme le sang de son Fils unique? « Qu’est-ce que l’homme, pour vous révéler à lui ?» A qui vous faire connaître, et qui êtes-vous ? « Qu’est-ce que le fils de l’homme, pour l’estimer à ce prix? » Vous l’estimez, vous en faites cas, comme s’il était d’un grand prix. Car aux yeux de Dieu l’homme n’est point tel qu’aux yeux d’un autre homme; qu’il trouve un esclave à acheter, et il mettra plus de prix à un cheval qu’à un homme. Vois, au contraire, combien un Dieu t’a estimé, dès lors que tu peux dire: « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » A quel prix t’a évalué « Celui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous? Comment ne nous a-t-il pas tout donné avec lui2? » S’il nourrit ainsi les combattants, quel sera le prix du vainqueur? Je suis», dit-il, «le pain vivant descendu du ciel3 ». C’est là le pain qu’il donne aux combattants, pain qu’il fait venir des greniers célestes, et dont il nourrit les anges; « car l’homme a mangé le pain des anges4». Mais après les combats et après ce pain que donnera-t-il? Quel prix réserve-t-il aux vainqueurs, sinon ce qui est marqué dans un autre psaume : « J’ai fait une demande au Seigneur, et je la ferai encore: c’est d’habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, afin de contempler ses délices et d’être à l’abri dans son temple5? Qu’est-ce que l’homme pour vous révéler à lui, ou le fils de l’homme pour l’estimer à ce point? »
