7.
« Car l’ennemi a persécuté mon âme, il a humilié ma vie sur la terre1 ». Voyez-nous, Seigneur, voyez notre chef pour nous: « C’est que l’ennemi a persécuté mon âme». Le diable, en effet, a persécuté l’âme du Christ, Judas l’âme de son maître; et maintenant encore le même diable continue à persécuter le corps du Christ ; à Judas succède un autre Judas. Le corps du Christ ne manque pas d’ennemi, et dès lors il peut dire : « Voilà que l’ennemi a persécuté mon âme, il a humilié ma vie sur la terre ». Au lieu de cette parole : « Il a humilié ma vie sur la terre », nous lisons ailleurs : « Ils ont courbé mon âme2 ». Quel est en effet le but que se propose à notre égard son persécuteur, sinon de nous détourner de toute espérance du ciel, et de nous inspirer le goût de la terre? C’est là ce qu’ils font eux-mêmes autant qu’il est en eux; mais Dieu nous préserve d’un tel malheur, nous à qui il est dit : « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, ayez du goût pour les choses du ciel où le Christ est assis à la droite de Dieu; cherchez ce qui est du ciel, et non ce qui tient à la terre; car vous êtes morts3». Nul homme vivant, en effet, ne sera justifié devant Dieu. Ces persécuteurs donc, soit à force ouverte, soit par de secrètes embûches, s’efforcent de nous amener à la vie terrestre. Soyons en garde contre eux, afin de pouvoir dire : « Toute notre conversation est dans le ciel4. L’ennemi», dit le Prophète, «a humilié ma vie sur la terre ».
