18.
«C'est », dites-vous, «ce Dieu si bon par qui tout a été fait, qui a formé lui-même les membres de notre corps ». Sur ce point, je suis parfaitement de votre avis. Vous ajoutez : « Celui qui avait créé les corps établit également la diversité des sexes, et c'est en vue de leur réunion qu'il a formé cette distinction a dans les membres ». Je le concède saris difficulté. Voici maintenant votre conclusion : « C'est donc Dieu qui a voulu l'union des corps, comme c'est lui qui les a créés » . Avons-nous jamais soutenu le contraire ? Puisque vous a êtes d'accord sur ce point », ajoutez-vous, « j'en conclus que si l'arbre est bon, et par là j'entends les corps, les sexes et leur union, le fruit ne saurait être mauvais ». En cela encore vous avez raison ; car ce fruit, c'est l'homme, et l'homme, comme tel, est assurément bon. S'il y a en lui quelque chose de mauvais, quelque chose dont il ait besoin d'être guéri par le Sauveur, délivré par le Rédempteur, purifié par le bain du baptême, dépouillé par l'exorcisme et absous par le sang qui a été répandu pour la rémission des péchés, ce quelque chose est le fruit, non pas des corps, des sexes et de leur union, mais du péché primitif et originel. En parlant du fruit de l'adultère, si je disais : Le fruit de tant de maux, c'est-à-dire de la passion, de la honte et du crime, ne saurait être bon, vous auriez le droit de me répondre que l'homme qui naît de l'adultère n'est pas le fruit de la passion, de la honte et du crime, toutes choses qui ont pour auteur le démon; mais le fruit des corps, des sexes et de leur union, toutes choses bonnes qui sont l'oeuvre de Dieu. J'ai donc également le droit de vous dire que le mal dans lequel l'homme prend naissance n'est pas le fruit des corps, des sexes et de leur union, toutes choses bonnes qui sont l'oeuvre de Dieu, mais le fruit de l'antique prévarication, qui a le démon pour auteur.
