29.
Entre la volupté et la continence vous placez, comme dans un juste milieu, la chasteté conjugale. «Celle-ci s'indigne contre les actes illicites de la première, et s'étonne que la seconde méprise ce qui est permis; placée dans l'extrême limite de ces deux conditions, saisie d'horreur pour la barbarie de ceux qui se prostituent au-dessous d'elle, et l'admiration pour la splendeur de. ces astres qui brillent au-dessus de sa tête, elle alimente pudiquement le foyer dans ceux qui brûlent, et comble d'éloges ceux qui n'ont pas besoin de ce remède ». La vérité dite avec éloquence me charme toujours et m'entraîne; mais s'il est vrai, comme vous le dites si bien, que la pudeur conjugale félicite la continence de n'avoir pas besoin du même remède qui lui est à elle-même si nécessaire, selon l'avis de l'Apôtre, qui conseille le mariage à ceux qui ne peuvent enchaîner la convoitise1; comment donc osez-vous m'accuser, parce que j'affirme de la concupiscence qu'elle est une maladie, quand vous n'hésitez pas vous-même à proclamer que parfois le mariage est pour elle un remède nécessaire ? Vous avouez le remède ; avouez donc aussi la maladie ; et si vous niez la maladie, niez également le remède. Je vous en prie, cédez quelquefois, du moins, à la vérité qui s'échappe de vos lèvres ; jamais personne ne prépare de remède pour la santé.
I Cor. VII, 9. ↩
